Actualités : Trump, terreur d’orient et d’union européenne
Observances d’avant-embrasement


De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
L’affrontement brutal entre les deux banques qui financent le terrorisme, l’Arabie Saoudite et le Qatar, présage-t-il de nouveaux rapports de force en Orient ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.
Observances actuelles.

Les USA semblent décidés à continuer d’accompagner Riyadh jusqu’au bout. Enfin, jusqu’au bout des intérêts américains et israéliens. L’Union européenne est divisée. L’Allemagne, première puissance économique mais géant aux pieds d’argile au plan militaire à cause de son CV de la Seconde Guerre mondiale, manœuvre, habilement, pour rester en dehors de ce qu’elle considère comme un coup fourré de Trump. La France de Sarkozy et de Hollande avait opté pour une politique à deux versants. Aux Saoudiens les armes et aux Qataris, les gros investissements en Hexagone.
Les conflits d’intérêts entre dirigeants politiques français et gros intérêts qataris sont légion.
Alors qu’il était aux affaires à l’Elysée, Sarkozy préparait sa reconversion chez ceux de Doha. Actuellement, l’époux de Carla est, toute honte bue, membre du Conseil d’administration du groupe Accords tenu par le Qatar. Ainsi va la politique en France. La Belgique est dans une situation compliquée, elle qui ne veut — ni ne peut — se positionner hors des puissants voisins que sont les Allemands et les Français a su, jusqu’à une date récente, tirer son épingle du jeu, mais ça coince actuellement.
Le gouvernement Charles Michel a fait élire l’Arabie Saoudite au Conseil de la promotion des droits des femmes (excusez du peu !) de l’ONU, mais la réaction indignée de l’opinion publique l’a fait reculer. Après avoir présenté des excuses, il n’a, cependant, pas pu fermer la boîte de Pandore tant et si bien que le Parlement fédéral est sur le point de voter contre l’interdiction de ventes d’armes à Riyadh. Les Belges sont aussi fabricants d’engins de guerre. La Chambre, en initiant une démarche pareille, veut-elle s’aligner, formellement, sur Washington pour ne pas perdre le siège de l’Otan situé à Bruxelles ou est-ce, là, une démarche éthique ? Plutôt la première hypothèse.
Les autres ex-Balkans, Europe centrale ou de l’Est, sont clairs. Il sont européens pour leurs intérêts économiques mais pro-américains pour le reste. Ils suivront donc aveuglément les USA, quel que soit le locataire de la Maison Blanche. L’Espagne et l’Italie, en très bons latins, louvoient, un coup par-ci, un coup par-là. Pourtant, les nouvelles exigences de Trump risquent de casser la maison Europe ou de ce qu’il en reste.
L’homme n’aime pas l’Union européenne, il le répète plutôt plusieurs fois qu’une et n’a que l’intérêt US en perspective, c’est un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il a quitté l’Accord sur le climat de Paris, humilié la chancelière allemande, tenu des propos désobligeants sur les Français, dédaigné l’Alliance atlantique et même refusé de tenir des conférences de presse lors de ses voyages en Italie et en Belgique.
En mettant le feu aux poudres en Orient par son attitude à privilégier l’Arabie Saoudite contre l’Iran et en traînant dans la boue le Qatar, Trump ne laisse aucune chance aux pays européens. Ces derniers sont tenus d’obtempérer et de s’aligner, sans chercher leur reste. Il y a, certes, loin de la coupe aux lèvres mais l’Union européenne est obligée de sortir du bois.
Rejoindre docilement le rang dirigé par Trump ou regarder ailleurs. Vers la Russie, l’Iran, la Chine, le Brésil... Trump met le Vieux Continent sous pression...
A. M.



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