Actualités : RISQUE SUR LA DISPENSATION DU MÉDICAMENT
Vers une grève des pharmaciens
La caisse de sécurité sociale a décidé de supprimer
les incitations accordées aux pharmaciens dans le cadre de la
dispensation du médicament générique. Une décision que le syndicat
national algérien des pharmaciens d’officine rejette. Les deux parties
et les services de la Casnos se réuniront aujourd’hui pour tenter de
trouver une entente. Dans le cas contraire, et si la CNAS campe sur sa
décision, les pharmaciens menacent de déclencher une grève nationale.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le bras de fer qui oppose les
pharmaciens d’officine et la caisse de sécurité sociale menace la
dispensation du médicament.
Les pharmaciens risquent de baisser rideau pour une grève nationale
illimitée en raison de la décision de la CNAS de la suppression des
mesures incitatives dont ils bénéficient dans le cadre de la
dispensation du médicament générique. Il s’agit d’une majoration de prix
accordée pour la vente du médicament générique.
Le mouvement de protestation repose sur les résultats de la réunion
d’aujourd’hui qui se tiendra au siège du ministère du travail, de
l’emploi et de la sécurité sociale entre les services de la sécurité
sociale, de la Casnos et les membres du syndicat. Cependant, le Snapo ne
se fait pas trop d’illusions. Messaoud Belambri, président de ce
syndicat, avoue être «très pessimiste». Joint par téléphone, il a
expliqué que des négociations ont été entamées depuis le mois de janvier
dernier avec la Cnas sans résultats. «Aujourd’hui, c’est l’ultime
réunion avant d’aller vers un mouvement de grève», a menacé M. Belambri.
Le principe de la mesure incitative dont bénéficient les pharmaciens,
rappelle-t-il, remonte à 2005. L’ordonnance présidentielle 06/07 stipule
que l’Etat allait adopter des mesures incitatives pour l’encouragement
de la production locale et du générique.
En septembre 2008, dit-il, le président de la république a instruit le
ministre de la santé et son homologue du travail d’adopter des mesures
pour la promotion de la production locale et les pharmaciens devaient
bénéficier des mesures incitatives dans le cadre de la dispensation du
médicament générique.
Et cela s’est concrétisé suite à la publication du décret 09/396 qui
cite dans son article 27 ces mesures incitatives au profit du
pharmacien.
Cette mesure, estime Belambri, a fait que jusqu’à 2015 la couverture en
médicament est passée de 25% à 50% et l’industrie pharmaceutique a
enregistré une croissance importante.
Elle a aussi, poursuit-il, facilité la mise en place du tarif de
référence. Messaoud Belambri se dit étonné de la décision de la CNAS.
«Nous nous interrogeons dans l’intérêt de qui est prise cette décision?
Est-ce-que c’est pour aider à assurer l’équilibre de la CNAS, à
promouvoir la production locale où c’est au profit des laboratoires
étrangers et l’encouragement de l’importation et l’utilisation des
produits plus chers ?», s’interroge notre interlocuteur qui souligne que
ces incitations ne représentent pas une menace pour les caisses de
sécurité sociale.
Messaoud Belambri a indiqué que le bureau national du syndicat s’est
réuni, hier, après la tenue des assemblées générales où les pharmaciens
ont appelé à un mouvement de grève. Un mouvement, premier du genre
depuis l’indépendance, précise-t-il.
Les pharmaciens, ajoute-t-il, s’estiment «trahis par la CNAS». «Nous les
avons accompagnés dans toutes les décisions, c’est nous qui supportons
le système du tiers payant et ce sont les 45 000 postes d’emploi créés
dans ce cadre qui risquent de disparaître tout comme la pérennité du
tiers-payant», a conclu le porte-parole des pharmaciens.
S. A.
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