Régions : Jeunes D’Oran
Les durs petits boulots de l’été
Les examens finis, et même si l’été signifie
farniente et plage, de nombreux jeunes garçons et filles, étudiants
durant l’année, consacrent une partie de leurs vacances à chercher un
emploi, un «job» temporaire.
Pour certains de ces jeunes, même si leurs familles ne sont pas
spécialement dans le besoin, un job d’été c’est pour pouvoir s’offrir
justement des vacances, un voyage : «je voudrai juste aller en Tunisie
avec des copains et travailler, me permettra de m’offrir comme je veux
un superbe séjour», avoue Samir dont les parents sont fonctionnaires.
Mais aujourd’hui, dans la société algérienne que peut-on trouver comme
«job d’été» ?
Un petit tour d’horizon montre qu’il n’y a pas beaucoup de choix et que
certains de ces petits emplois ne sont pas aussi faciles, qu’il n’y
paraît. Zaki vient d’être recruté dans un call center, son bon français
sans accent lui a permis de décrocher un poste de téléopérateur. Et
contrairement à ce qu’il pensait, ce n’est pas aussi facile. Les
employés sont toute la journée au téléphone, mal de dos, mal d’épaules
et doivent remplir des quotas fixés par le client.
Le salaire dépendra des objectifs atteints ou pas, d’où une pression
constante.
Ailleurs, d’autres emplois plus classiques, sont à prendre comme ceux de
vendeurs et vendeuses, mais ce sont les filles qui ont le plus de chance
d’être prises.
Ces derniers jours, Ramadhan aidant, le rythme est tout simplement
infernal, comme le confient discrètement des jeunes filles. Et pour
cause, le travail est figé de 10h du matin jusqu'à 18h. Après le f’tour,
retour à la boutique de 22h à 2h du matin. De plus, il faut pouvoir
rester sans réaction face aux attitudes de certains clients. Des
étudiants ont encore évoqué d’autres types d’emploi, tous aussi
difficiles, celui de démarcheur, de distributeur de prospectus et
caissier dans les supermarchés.
Il y a encore ceux qui réalisent des enquêtes pour des sociétés, des
boîtes de communication. Mais ce qui est, dans ce cas dérangeant, c’est
les enquêtes liées à des grandes marques de cigarettes. Un jeune
étudiant a pour habitude de faire ce type d’enquête qui consiste à
trouver des fumeurs, leur donner une dizaine de paquets de cigarettes,
sans marque ni logo apparents, et suivant une fiche, il est demandé au
fumeur de noter quel est le paquet le plus plaisant au niveau du goût et
de la qualité.
Pourtant, les campagnes anti-tabac sont toujours là pour prévenir sur
les risques du tabagisme pour la santé. A noter que tous ces jobs, ne
sont ni déclarés et même souvent rémunérés «au lance-pierre»…
Fayçal M.
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