Faits divers : GUELMA
Entre dépotoirs et lieux de débauche, le cimetière Baghdoucha en piteux
état
Les Guelmis dénoncent l’abandon de l'ancien cimetière
de la ville, envahi par des rongeurs, des reptiles et dévoré par la
végétation ou devenu parfois même un lieu de débauche. Ils lancent un
appel aux autorités communales pour la sauvegarde et la protection de ce
patrimoine funéraire.
Les deux jours de l'Aïd el-Fitr, les visiteurs dressaient un constat
amer, évoquant la saleté et la négligence. Ils décrivent l’état de
délabrement avancé des caveaux, des inscriptions abîmées par l'érosion
du temps. «Dans certains endroits, l’accès était totalement obstrué par
la végétation, des visiteurs ont dû renoncer à se recueillir sur les
tombes de leurs proches, et d'autres ont du mal à retrouver les
sépulcres de leurs parents et ancêtres», nous déclare un sexagénaire
venu le premier jour de l'Aïd pour se recueillir sur la tombe de sa
mère. Et d'ajouter «il y a une négligence évidente au cimetière
Baghdoucha, qui ne cesse de se dégrader».
Prévu pour à accueillir chaque fête religieuse des milliers de
visiteurs, cet espace sacré a aussi la particularité d'être un lieu
prisé des délinquants, et de certains couples, en quête d’intimité, qui
le transforment en un lieu de débauche. Les riverains ont assisté le
week-end dernier à un triste spectacle. Le cimetière Baghdoucha de la
ville de Guelma a tout d'une décharge improvisée à ciel ouvert :
bouteilles et sachets en plastique et papiers en tous genres jonchent le
sol, broussailles et végétations envahissent les tombes et les allées. À
cela s'ajoutent les risques auxquels sont exposés les visiteurs : des
blessures, des fêlures et même des morsures de reptiles. «Les autorités
communales doivent s'occuper de ce cimetière dans les plus brefs
délais», s'indignent les Guelmis.
Noureddine Guergour
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