Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Que faire sans connexion ?


Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsque la télévision se perd en conjectures et que l’information que vous recherchez est impossible à décrocher parce qu’internet a été soit coupé, soit perturbé, vous pensez à ces pays africains où la pauvreté fait des ravages, mais où la connexion au monde extérieur est au top. C’est là que le mépris supposé des pouvoirs publics à l’égard de leurs administrés devient inqualifiable.
L’accès à internet, désormais indispensable à chacun, on se rabat, dès qu’il y a coupure ou réduction du débit, sur le 100, histoire de se rassurer, sans jamais se demander comment on a pu faire sans par le passé. Un long moment s’écoule avant que quelqu’un ne décroche. On vous diffuse de la musique classique, censée vos calmer les nerfs, puis de nouveau rien, avant qu’une voix de femme neutre, même pas suave, vous invite de nouveau à patienter. Quand vous l’avez entendu 15 fois et qu’elle se prépare à vous le redire une 16e fois, vous raccrochez en concluant que c’est peut-être votre téléphone qui radote. L’une des questions que l’on vous pose systématiquement, une fois en ligne, c’est si votre loupiote ADSL est stable ou si elle clignotte. Si vous dites qu’elle bouge, on vous répond que vous êtes alors en dérangement.
Le constat vous fait une belle jambe parce que ce que vous attendez du gentil technicien qui est à l’autre bout du fil, c’est qu’il trouve une solution à votre problème, qu’il vous dépanne enfin ! Ne vous épuisez pas à affirmer que les loupiotes vertes ne sont jamais stables, même lorsqu’internet fonctionne. Vous ne convaincrez pas l’expert qui vous parle. Sans doute qu’à l’école, durant la formation, on apprend aux techniciens que les lumières doivent être figées pour que tout fonctionne.
Un voisin, qui se demandait, un jour si la coupure était générale ou s’il était seul à subir l’incurie, m’a confié que la seule fois où son ADSL n’a pas clignoté, c’est quand il n’a plus eu ni tonalité ni internet. Et dire que beaucoup d’entre nous ne s’intéressent à ces détails, qui nous mènent pourtant la vie dure, que lorsqu’ils en sont eux-mêmes victimes !
M. B.





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