Culture : 10e édition du festival international d’Oran du film
arabe
La chasse au Wihr est ouverte
31 œuvres, entre longs et courts métrages et
documentaires, représentant plusieurs pays sont en compétition jusqu’au
31 juillet courant pour décrocher les différentes distinctions du
festival dont le grand prix, le Wihr d’or (Lion d’or).
La 10e édition du Festival international d’Oran du film arabe (Fiofa)
s’est ouverte, dans la soirée du mardi, au théâtre régional Abdelkader-Alloula
d'Oran. Cette cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de la
Culture Azzedine Mihoubi, en présence de la ministre de l'Environnement
et des Energies renouvelables, Fatma-Zohra Zerouati, des autorités
locales et d’un grand nombre de figures du 7e art et de personnalités du
monde des arts et de la culture.
31 œuvres, entre longs et courts métrages et documentaires, représentant
plusieurs pays sont en compétition jusqu’au 31 juillet courant pour
décrocher les différentes distinctions du festival dont le grand prix,
le Wihr d’or (le Lion d’or). Cette édition 2017 sera marquée par des
activités et des projections de films hors compétition dans des espaces
publics d’Oran, de Mostaganem et de Mascara.
Le film Lilith la syrienne a été projeté en avant-première arabe, lors
de cette cérémonie d'ouverture. Au cours de cette même cérémonie
d’ouverture, plusieurs figures ont été honorées en signe de
reconnaissance à leurs parcours artistiques et leur contribution au
développement du cinéma arabe. Un hommage a été rendu au grand comédien
Hassan El Hassani (1916-1987), plus connu sous le nom artistique de «Boubagra».
L’artiste a marqué d’une empreinte indélébile le 7e art algérien, en
jouant dans plus de 40 films, notamment Le vent des Aurès de Mohamed
Lakhdar Hamina, L’opium et le bâton d’Ahmed Rachedi, Chroniques des
années de braise de Lakhdar Hamina, film qui a obtenu la Palme d’or au
Festival de Cannes en 1975, et Les portes du silence d’Amar Laskri, le
dernier film dans lequel il a joué.
La comédienne égyptienne Karima Mokhtar (1934-2017) a été également
honorée, en signe de reconnaissance pour son parcours artistique au
cinéma et à la télévision. Ses rôles dans le film El Hafidh, dans la
pièce théâtrale El Iyal kibrit (Les enfants ont grandi) ou dans le
feuilleton Yatraba fi izzou restent inoubliables. Son talent a été
reconnu à l’échelle mondiale. Ainsi, elle a décroché plusieurs prix
internationaux.
L'actrice syrienne Raghda, née en 1957, a été distinguée à cette
occasion, tout comme la comédienne algérienne Nadia Talbi, née en 1944 à
Mostaganem et qui a excellé dans ses rôles dans des pièces théâtrales et
œuvres télévisuelles. Elle est également à l’affiche des films de
Lakhdar Hamina, Chroniques des années de braises, Le vent de sable et La
dernière image.
Le comédien Hassen Benzerari a été également distingué. Cet artiste
constantinois s'est taillé une place honorable dans la production
télévisuelle notamment avec la série comique Aâssab wa awtar et
également par ses rôles au cinéma et à la télévision, notamment dans
Patrouille à l’Est de Amar Laskri.
Le Fiofa a aussi rendu hommage à l’écrivain et chercheur (anthropologue)
Mouloud Mammeri (1917-1989), auteur de plusieurs romans dont certains
ont été adaptés à l’écran comme L’opium et le bâton d’Ahmed Rachedi et
La colline oubliée de Abderrahmane Bouguermouh, premier film algérien en
tamazight.
Par ailleurs, les organisateurs du festival ont célébré, en présence du
réalisateur Moussa Haddad, le 40e anniversaire de son film Les vacances
de l'inspecteur Tahar, un véritable succès public du cinéma algérien.
Enfin, le critique palestinien Bachar Brahim a été honoré pour avoir
contribué à faire connaître le 7e art arabe et en portant haut la cause
de son peuple. Ses ouvrages, notamment Le cinéma palestinien au 20e
siècle et Visions et positions du cinéma syrien, ont permis de faire
découvrir les créations et les cinéastes arabes.
Dans un autre registre, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a
annoncé, mardi soir, à l’ouverture de la 10e édition du Fiofa, qu’une
réflexion a été lancée pour mettre en place de nouveaux mécanismes en
vue de développer le 7e art national. La rue algérienne, à l’instar de
la rue arabe, a besoin d’un cinéma qui reflète ses préoccupations avec
un regard nouveau et sous des angles variés, a-t-il indiqué.
Mihoubi a souligné, par ailleurs, la disponibilité de son département
ministériel à recevoir des projets cinématographiques de qualité et
abordant d’importants sujets devant intéresser le spectateur. Par
ailleurs, le ministre a appelé les professionnels du cinéma arabe à
réaliser des œuvres communes. «Nos préoccupations sont communes, tout
comme nos aspirations. Nous devons exprimer ensemble tout cela par
l’image et œuvrer à développer le cinéma arabe et lui donner la place
qui sied sur la scène mondiale», a souligné M. Azzedine Mihoubi,
estimant que «le 7e art arabe fait face à de grands défis notamment à la
lumière des changements radicaux que connaissent les pays de la région».
Le Fiofa se poursuivra jusqu’au 31 juillet 2017 avec au programme 31
films en compétition officielle dans les trois catégories, longs et
courts métrages et documentaires.
K. B.
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