Actualités : ÉDUCATION
Le pari tenu, malgré tout, de Benghabrit
L’année scolaire s’achève, ainsi, sur une note plutôt
gaie, avec la remontée de plus de six points du taux de réussite au
baccalauréat, après l’inquiétant 49,79% de l’année dernière. Ceci,
malgré quelques anicroches avec lesquelles la ministre de l’Education
nationale a appris à composer depuis le temps qu’elle tient tête à plus
d’un axe du mal pas du tout enclin à accepter la réforme de l’école
telle que la conçoit madame Benghabrit.
Pari tenu pour la ministre de l’Education, donc, qui sait qu’elle n’en
finira pas – du moins pas dans l’immédiat — avec les tests qui la
soumettent à de rudes épreuves et des coups les plus sournois de la part
de cette légion de pourfendeurs, consciente qu’elle a tout à perdre avec
la refonte de l’école.
Une adversité qui ne se fatigue même plus à agir de derrière le rideau
pour saborder l’œuvre entamée par la ministre, une véritable faune issue
de courants qui assument et même revendiquent, mots et actes à l’appui,
leur origine et auxquels s’associent en certaines circonstances des
syndicalistes aux objectifs parfois pénibles à cerner pour le simple
parent d’élève.
Syndicats qui, durant cette année scolaire qui vient de s’écouler, ont
le plus souvent fait preuve d’un pragmatisme de bon aloi, comme le
soulignait d’ailleurs madame Benghabrit, sur les ondes de la Chaîne 3 de
la Radio nationale, quelques heures avant que les résultats du bac
soient rendus.
La ministre qui, en effet, expliquait que la progression du nombre des
candidats ayant passé leur examen avec succès est en partie due à «une
année stable», c'est-à-dire une année scolaire n'ayant pas eu, comme les
précédentes, à trop souffrir des mouvements sociaux auxquels appelaient
les syndicats.
A la voir de près, cette année scolaire a valu par le notable fait qui a
consisté en la réussite, malgré tout, de la ministre Benghabrit à
extraire, dans une bonne mesure, le débat sur l’école des questions
relevant du discours purement populiste pour, a contrario, imposer aux
intervenants, parfois sans qu’ils s’en rendent compte, le débat sur la
pédagogie. C’est, là, en fait, la grande victoire de Nouria Benghabrit
même si, il faudrait le souligner, le bilan de son œuvre a pris un coup,
finalement plus ou moins bien supporté, avec cette concession — pour ne
pas dire plus — au plus haut point inique, consentie par la plus haute
autorité que la sienne pour on ne sait quel subterfuge, consistant à
accorder une seconde chance à ceux parmi les candidats ayant manqué la
«session officielle» du bac.
Une largesse venue apporter de l’eau au moulin de ces multiples voix qui
considèrent que parfois Nouria Benghabrit manque de solidarité pour ne
pas dire autre chose dans son combat permanent pour imposer une école
moderne et algérienne.
M. Azedine
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