Actualités : EN ATTENDANT LES ÉLECTIONS LOCALES
Un été trop chaud
Cet été a finalement amené avec lui une série
d’évènements inattendus qui contribuent actuellement à occulter y
compris l’ordre des priorités dans les échéances programmées. Dans ce
contexte, les prochaines élections locales ne figurent pas parmi les
préoccupations, l’heure est à l’observation, l’analyse surtout des faits
qui se succèdent…
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Du coup, les plus fins des
observateurs se retrouvent plongés dans un wait and see qui se prolonge
à mesure que ces évènements s’enchaînent. Les grilles de lecture s’en
trouvent de fait faussées à chaque nouveauté remettant en cause les
pronostics des plus avertis. Rares sont d’ailleurs ceux qui se hasardent
à tirer des conclusions. L’ordre établi semble avoir été complètement
chamboulé par la mise en place d’une nouvelle stratégie dans le pays.
Officiellement, cette dernière fait suite à une directive émanant du
président de la République lequel exige une séparation claire entre le
monde de l’argent et celui de la politique afin de débarrasser ce
dernier des hommes d’affaires aux ambitions démesurées. Abdelmadjid
Tebboune et son équipe sont en charge de cette mission qui a tôt fait de
se traduire par des décisions auxquelles très peu s’attendaient. Le cas
Haddad a par exemple pris l’allure d’une affaire suivie de très près par
l’opinion algérienne. Cet homme, qui bénéficiait, il y a encore peu, de
soutiens solides dans le cercle des décideurs, fait à présent l’objet
d’une opération spectaculaire qui semble l’avoir rudement secoué. Secoué
au point où il a mis un certain temps à fournir les réponses prévues aux
mises en demeure adressées à son groupe. Des informations émanant de
l’équipe sur laquelle Haddad s’appuie pour organiser sa riposte font
savoir que le nombre de mises en demeure reçues nécessite un travail
plus long que prévu. Selon les mêmes sources, les réponses devraient
être rendues publiques dans des placards publicitaires transmis à la
presse. Mais le cas Haddad n’est pas tout. Avant le déclenchement de
cette affaire, l’opprobre a été jetée sur Bouchouareb, un autre symbole
du monde des affaires.
Dans une intervention publique, le Premier ministre a fait part de ses
doutes sur l’utilisation faite des 70 000 milliards de dinars alloués
dans le cadre de la relance du secteur automobile. Pour l’heure, aucune
suite n’a été donnée à cette affaire.
Des informations sciemment distillées indiquent cependant que
l’opération «d’épuration» est loin d’être achevée. D’autres noms,
d’autres symboles des liens qui se sont progressivement échafaudés entre
le monde de la politique et celui de l’argent pourraient, à leur tour,
être concernés par cette démarche. Alors bien sûr, l’échiquier en place
pourrait s’en trouver totalement modifié. Et par-delà, modifier y
compris la donne dans l’espace politique où beaucoup ne savent plus déjà
dans quelle direction s’orienter et encore moins celle vers laquelle le
vent tournera. Est-ce la raison pour laquelle le sujet des prochaines
élections locales a été complètement occulté du débat actuel ? La
période en cours est pourtant celle où les formations politiques ont
pour habitude d’activer en perspective des échéances qui se profilent.
D’ordinaire, des universités d’été sont organisées parallèlement à
d’autres activités destinées à les rapprocher des citoyens et des
jeunes, appelés à donner leur voix en novembre prochain. Mais jusqu’à
présent, rien de cela. Les locales intéressent peu et ne figurent pas
parmi les préoccupations ni les discours des partis politiques. Le temps
est à l’observation, probablement à la décantation et, surtout, à la
prise de position dans une démarche qui n’a pas encore révélé tous ses
secrets…
A. C.
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