Sports : MC Alger
L’échec recommencé !
Le cuirassé mouloudéen attend le feu vert pour
amarrer. Après de brèves et agitées vacances, le club Doyen a
complètement changé. Ses composantes ont été remodelées et ses objectifs
«renégociés».
20 jours après le 4-0 de Sfax, le MCA ne semble pas se remettre. Le
bailleur de fonds qui semblait chercher la «petite bête» a fini par
opérer un profond lifting, une révolution de palais. Ghrib, le fantasque
dirigeant a été débarqué lui qui aurait demandé à partir et que Ladj,
son responsable hiérarchique, envoyait en congé. Tous les staffs ont
connu le même sort : mise à l’écart et remplacement sont les missions
assignées à Kamel Kaci Saïd. L’ancien attaquant international passé par
le RCK, l’USMB, le MCA et Zamalek SC (Egypte) revient aux postes de
responsabilité d’un club avec lequel il n’a pas connu que des heures de
gloire. En 2014, alors manager général de l’équipe algéroise, KKS ne
survivra pas à la tentation de la direction de la compagnie pétrolière
de changer, tout changer. Pour reprendre les mêmes refrains, les mêmes
reflexes et rééditer l’échec. Car le MCA est bel et bien un échec
recommencé, un fiasco programmé sans que personne ne sache vraiment
pourquoi tout ce désordre. Le 7 août prochain, le Doyen fêtera ses 96
ans. Un pré-centenaire qui croule sous les dettes malgré la présence à
ses côtés d’une puissante entreprise d’Etat, de millions de fans et une
histoire qui s’écrit à l’encre sèche. Une institution qui a enterré ses
membres fondateurs, ceux qui ont fait sa gloire, a marginalisé ses
enfants émérites et a chassé ses «hommes». Que peut alors le «peuple» du
Mouloudia ?
L’espoir confisqué
Plus rien sinon pleurer l’histoire d’un club livré aux prédateurs. Une
entité sans queue ni tête, sans siège, sans stade ni une logistique
digne d’un club de quartier peut-elle survivre, peut-elle espérer ou
doit-elle finir dans la poubelle de l’oubli ? Serait-ce une malédiction,
un sortilège ou bien quelque chose d’écrit que de voir le Doyen, et pour
paraphraser Abdelkader Drif, «mourir de sa belle mort» ? Trop
d’injustices pour un club qui a fait sa révolution et qui, aujourd’hui,
ne parvient pas à faire sa mue. Peut-être que la nouvelle direction de
la Sonatrach a ses raisons que la raison ignore : mais changer pour le
plaisir de changer, sinon faire plaisir à certains, n’aura nullement les
incidences positives espérées. Et ce n’est pas tant les insuffisances
manifestes de l’équipe première qui semblent inquiéter. La «pyramide»
est tellement bridée que l’œuvre de replâtrage devient colossale. C’est
pourquoi faire appel à un «pharaon» paraissait, aux yeux des maîtres de
l’ouvrage, indiscutable voire inévitable. Hassan Shehata a le plus beau
palmarès des sélectionneurs africains, il n’en demeure pas moins que le
Mouloudia est une «hadoutha algérienne» (conte algérien) aussi complexe
que celle contée sur les bords du Nil. Une œuvre qui bute naturellement
sur les résistances d’un club vieux, donc peu enclin à mourir. Qui fait
appel à un de ses fils, Abdelhak Benchikha, qui a quitté le royaume
alaouite sur un coup de sang. Six années après sa première expérience
avec le Doyen, le «Général» semble plus accommodé aux chantiers ouverts
par la Sonatrach et son nouveau DGS. Pour le meilleur et pour le pire,
le mariage MCA-Benchikha semblait la seule voie qui puisse consoler le
Doyen.
M. B.
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