Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Un expatrié réagit et témoigne !
Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où certains courriers plus que d’autres
vous touchent sans jamais chercher à vous imputer un quelconque motif de
culpabilisation.
Lorsque la scandaleuse histoire du bac fait écho de l’autre côté de la
Méditerranée et aussi réagir, vous ne doutez plus que l’actualité
algérienne soit décortiquée avec intérêt et au quotidien par nos
expatriés.
J’ai beau me dire que lorsque l’on choisit de partir, on rompt les
amarres avec tout ce qui nous relie à ses origines, je me rends compte
au fil de ces billets quotidiens qu’il n’en est absolument rien.
On s’en va peut-être, mais on ne renonce pas. L’Algérie, on l’a aux
tripes. Le bac, le rattrapage, la réussite censée ouvrir la porte sur
des horizons prometteurs, parlons-en encore une fois, histoire de panser
un reste de ressentiment chez ceux qui, à l’occasion et au-delà de la
honte ou de la colère suscitées par ceux qui ont décidé de façon
unilatérale, bancale et irrévérencieuse pour les plus méritants, ont
laissé les souvenirs de jeunesse les submerger.
Voici ce que m’écrit un lecteur qui a renoncé à vivre au pays.
«Je fais partie d'une génération d'Algériens (bacs français et algérien
en 68) et qui ont depuis longtemps fui notre beau pays car incapable de
faire face à ce monstre qu'a toujours été, et qui est encore,
l'administration algérienne et ses tenants, avec tout ce que cela
comporte comme gabegie, corruption, favoritisme et incompétence.
Dans la même année, j'avais obtenu une bourse pour étudier aux
Etats-Unis.
Un mois avant le départ prévu, on m'annonce qu'il y avait eu erreur et
que mon nom ne figurait pas dans la liste des personnes retenues...
J'avais alors décidé de quitter mon pays, ma famille et mes amis pour
suivre ce que d'autres appelleraient ‘‘mon destin’’. Je ne regrette rien
— loin s'en faut, si ce n'est de la nostalgie. Car quand je vois ce que
sont devenus notre société, notre pays, je ne regrette pas le choix que
j'ai fait.»
On remarquera qu’à aucun moment il n’est fait allusion à la qualité de
l’enseignement dispensé à l’époque. Et pour cause ! En 1968, les
enseignants ne bradaient pas l’avenir de leurs élèves pour une omra.
M. B.
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