
Actualités : Incarcération d’une gynécologue
Le corps médical en colère
Le corps médical s’indigne devant la décision de
détention d’une gynécologue obstétrique suite au décès d’une parturiente
dans la wilaya de Djelfa. Le Conseil régional de l’ordre des médecins de
la wilaya de Blida monte au créneau pour demander la mise en liberté du
médecin qui était en arrêt de travail au moment des faits.
Les résultats de l’enquête sur le décès d’une parturiente de 23 ans et
de son nouveau-né à Djelfa, faute d’une prise en charge, ne sont pas
encore rendus publics. En attendant, les trois sages-femmes des trois
établissements ayant refusé sa prise en charge et la gynécologue qui
devait assurer la garde ce soir-là dans l’établissement de Aïn-Oussera
sont en détention provisoire.
Une situation qui a soulevé la colère du corps médical qui estime que
«la place d’un médecin n’est pas en prison». Dans un communiqué rendu
public hier par le Conseil régional de l’ordre des médecins de la wilaya
de Blida, son président, M. Terkemane Yacine, estime que cette détention
est «incompréhensible». Il explique que «le Dr Ouali n’a, à aucun
moment, pris en charge la parturiente et ne peut donc avoir une
quelconque responsabilité dans le décès. Cette incompréhension justifie
la colère et la mobilisation du corps médical. Sa détention obéirait
donc à un autre motif d’inculpation que le corps médical ignore et qui
aurait fondé la décision d’emprisonnement du Dr Ouali. Même dans ce cas
de figure, sa détention reste incompréhensible».
La mise en examen, souligne le même communiqué, n’implique pas
automatiquement la détention provisoire. «Cette détention provisoire
doit revêtir un caractère exceptionnel eu égard à tous les inconvénients
si souvent dénoncés et ne doit être prononcée qu'en raison des
nécessités de l'instruction ou à titre de mesure de sûreté. Son maintien
en liberté offre toutes les garanties et n’entrave en aucun cas les
besoins de l’instruction, il ne constitue aucunement un danger pour
l’ordre public ou pour sa propre sécurité et la place du Dr Ouali n’est
certainement pas la prison, au milieu de délinquantes», écrit le Conseil
de régional de l’ordre qui demande la mise en liberté «de la présumée
innocente».
Pour rappel, l’on reprocherait à cette dernière d’avoir pris un arrêt de
travail de complaisance et non pas une erreur médicale. Un arrêt de
travail qui serait justifié par un cumul de gardes de plusieurs jours.
S. A.
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