
Actualités : La décision attise la colère de ses confrères
Rejet de la demande de liberté provisoire de la gynécologue de Djelfa
Pas de mise en liberté provisoire pour la gynécologue
de Djelfa, incarcérée suite au décès d’une parturiente en juillet
dernier dans cette wilaya. Un verdict qui risque d’attiser encore la
tension qui règne déjà dans le secteur de la santé suite à cette
affaire.
Le Conseil de l’ordre des médecins de la wilaya de Blida a annoncé hier
dans un communiqué que la chambre d’accusation près la cour de Djelfa,
réunie mardi 15 août, a rejeté la demande de liberté provisoire
introduite par la défense du Dr Ouali, la gynécologue incarcérée dans
l’affaire de la parturiente décédée dans cette wilaya. Le Conseil de
l’Ordre, qui dit déplorer «profondément» cette décision, réitère son
appel à la mise en liberté du médecin qui était, pour rappel, en arrêt
de travail au moment des faits.
Le conseil de l’Ordre, qui estime que le Dr Ouali n’a aucune
responsabilité pénale dans le décès de la parturiente de Djelfa,
souligne que les motifs de sa mise en examen et son maintien en
détention restent incompréhensibles. «Le motif de son maintien en
détention ne répond ni à une saine application de la loi, ni à des
considérations humanitaires, ni à un souci de préserver la cohésion et
l’ordre social», écrit le Conseil de l’Ordre qui rappelle que les
articles 123 et 123-bis du code de procédure pénale relatifs à la
détention provisoire sont clairs en précisant que la détention
provisoire est une mesure exceptionnelle et que l’ordonnance de mise en
détention provisoire doit être fondée sur un ou plusieurs des quatre
motifs cités dans l’article 123.
«Aucun de ces motifs ne s’applique au Dr Ouali», souligne le Conseil de
l’Ordre qui estime que le maintien en détention de ce médecin entretient
à juste titre la colère et la mobilisation du corps médical qui se sent
être le bouc émissaire que l’on charge de tous les dysfonctionnements,
maux et autres insuffisances du système de santé. «Il est bon de
rappeler que notre confrère effectuait son service civil auquel seuls
les médecins, à la différence de tous les autres universitaires, sont
astreints. Les médecins, par une autre mesure discriminatoire récente,
sont exclus de la décision récente de dispense d’une tranche d’âge de la
population du service militaire», dénonce le Conseil qui estime que le
ministre de la santé en a «rajouté une couche» en obligeant les médecins
privés à un service de garde sans aucune concertation avec l’Ordre des
médecins ou le Syndicat national des médecins libéraux. «En violation
des dispositions de la Constitution, les médecins ne sont plus égaux en
droits et en devoirs avec les autres concitoyens. Chargés d’un maximum
de devoirs et d’un minimum de droits, ils sont, dans une réaction
incompréhensible, inexpliquée et inacceptable, les boucs émissaires des
pouvoirs publics, de certains médias et d’une partie de la population
désinformée à cet effet», dénonce encore le Conseil qui s’interroge sur
l’identité de ceux qui ont intérêt à maintenir un climat aussi délétère
envers le corps médical.
S. A.
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