
Actualités : DÉVELOPPEMENT EXPONENTIEL DES FEUX DE FORÊT EN 2017
La Protection civile charge la direction des forêts
«Manque de pistes d’accès à certains endroits, manque
d’aménagements préventifs, insuffisances de la surveillance et absence
de points de stockage des eaux», a affirmé le colonel Farouk Achour.
Le chargé de la communication au niveau de la Direction générale de la
Protection civile qui animait, hier, une conférence de presse, résume
ainsi les difficultés auxquelles les sapeurs-pompiers sont confrontés à
travers le pays afin d’intervenir à temps et avec plus d’efficacité et
moins de risques pour éteindre les feux de forêt qui se sont développés
de manière exponentielle cette année.
Le coupable est tout désigné ; les services des forêts ont la
responsabilité de la gestion des forêts, c’est donc à eux qu’incombe la
mission de mettre en place tous ces dispositifs. La Protection civile
était, en effet, sur le feu ardent durant la période allant du 31
juillet au 2 août, qui a vu la canicule sévir sur le pays et où les
températures ont dépassé parfois les 44 degrés. «Il y a eu des journées
durant lesquelles nous avions fait face à plus de 70 départs de feux
dans une seule wilaya», déplore le colonel Achour.
Avant de lancer les insinuations citées plus haut, le chef de la
communication de la Protection civile, a donné la parole au commandant
Bencheikha, chef de bureau des moyens opérationnels au niveau de la DG
de la Protection civile pour faire lecture des dispositions dégagées par
ce corps constitué pour lutter contre les incendies de forêts et
détailler une partie du lourd bilan laissé par de nombreux incendies qui
ont touché particulièrement les wilaya de l’Est et du Centre du pays.
Avant d’énumérer les dégâts occasionnés, l’officier fait part de
quelques actions de sensibilisation et de prévention ainsi que les
moyens matériels mobilisés pour faire face aux incendies lesquels,
d’après les statistiques des forêts publiées la semaine passée par Le
Soir d’Algérie ont augmenté cette année de 369,87%.
Le commandant Bencheikha affirme que la Protection civile a mobilisé 438
unités autour des régions disposant d’un massif. Ces 438 unités sont
classées en 3 types, en fonction de la nature de la forêt dont chacune a
la charge. A ces 438 unités locales s’ajoutent 22 colonnes mobiles
d’intervention disséminées à travers le pays et chacune a en charge un
secteur qui lui est affecté. Une colonne est dotée de 52
sapeurs-pompiers et équipée d’un engin, d’un bus, d’un camion-citerne et
d’une ambulance.
La lutte contre les feux se fait «en montée de puissance» c’est-à-dire
que les moyens sont affectés en fonction de l’évolution du feu explique
l’orateur. L’unité locale est la première à intervenir. «S’agissant des
incendies de récoltes, très souvent, ils prennent naissance à partir des
moissonneuses-batteuses», précise le commandant.
Jusqu’à hier – au cours de la conférence, un feu de forêt est parti dans
la région de Tipasa — la Protection civile a mobilisé 20 000 hommes,
elle a effectué 2 227 interventions en forêt. Les officiers n’ont pas
donné le bilan des pertes humaines ni le nombre de pyromanes arrêtés,
mais précisent que 2 agents de leur corporation ont perdu la vie en
accomplissant leur devoir alors que 3 ont été blessés dont un
grièvement.
Pour rappel, les services de la Gendarmerie nationale font état dans
leur bilan pour la période entre le 20 juillet et le 13 août, du décès
de 9 personnes et 17 blessés victimes des incendies de forêts. Selon le
même bilan, 26 personnes soupçonnées d’avoir mis le feu dans une forêt
ont été arrêtées dans 7 wilayas notamment en Kabylie et à l’Est du pays.
Le commandant Bencheikha signale de son côté, la destruction de 1 588,35
hectares de récoltes, la destruction de 3.946 palmiers-dattiers, 166 646
arbres fruitiers et 186 181 bottes de foin. Le bilan de la Protection
civile est provisoire. Le sous-directeur de la protection du patrimoine
forestier auprès de la Direction générale des forêts, Abdelghani
Benmessaoud qui a participé à ce point de presse, donne quelques
informations. Il dira que les services des forêts ont déployé 455 postes
de vigiles avec environ 1 000 hommes et 481 brigades de premières
interventions.
D’après les statistiques des Forêts, il y a eu jusqu’à ce jour,
2 121 départs de feux de forêt recensés, signalant la destruction
partielle du parc national d’El Kala dans l’extrême est du pays. Il
confirme ce que tout le monde constate, c’est la partie du nord/est du
pays qui est la plus atteinte.
«Il est difficile de lutter contre les feux de forêt dans une superficie
de 4 000 000 d’hectares de bois dans un terrain très accidenté»,
dira-t-il. Il réitère l’accusation qu’il nous a confiée la semaine
passée : l’être humain est la principale cause dans ces catastrophes
écologiques, environnementales et économiques. Répondant aux
insinuations du colonel, il se contentera d’affirmer. «Chaque piste a sa
vocation.» Sans donner plus de précisions.
Abachi L.
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