Monde : Irak
Daesh chassé de Tal Afar



Les forces gouvernementales irakiennes ont chassé hier le groupe terroriste Daesh de son dernier bastion, Tal Afar, à environ 70 km à l'ouest de Mossoul, dans la province irakienne de Ninive, une semaine après le lancement d'une offensive d'envergure.
Accompagnées d'unités paramilitaires, les forces irakiennes tiennent désormais «tous les quartiers» du dernier fief de Daesh dans la province de Ninive (nord), selon le Commandement conjoint des opérations (JOC), qui coordonne la lutte anti-Daesh en Irak.
Une semaine après le début de l'offensive, les forces irakiennes poursuivent toutefois leurs opérations pour débarrasser la ville des derniers éléments de Daesh, des explosifs et autres obstacles laissés derrière eux par les terroristes et s'assurer de la sécurité des zones reprises, selon les médias.
La neuvième division blindée de l'armée et des combattants paramilitaires du Hachd al-Chaâbi ont ainsi repris le quartier Al-Askari, mais aussi la zone industrielle de la ville et le village Al-Rahma, dans la banlieue nord-est, a indiqué dans un communiqué le lieutenant-général Abdul Amir Yarallah du Commandement des opérations conjointes. La reprise de ces derniers quartiers occupés par Daesh a ainsi permis de libérer complètement la ville de Tal Afar, précise le communiqué.C'est également dans la province de Ninive que les terroristes ont perdu début juillet Mossoul, la deuxième ville d'Irak et leur plus gros bastion urbain dans le pays, située à 70 kilomètres à l'est de Tal Afar. Après la prise samedi du centre de Tal Afar et sa citadelle ottomane, sur laquelle les forces anti-Daesh ont aussitôt hissé le drapeau irakien, puis hier des derniers quartiers aux mains des terroristes, les combats se poursuivent aux abords de la ville.
L'objectif est désormais de reconquérir Al-Ayadieh, une localité à 15 km au nord de Tal Afar. Cette bourgade est importante pour les forces anti-Daesh car elle se trouve sur la seule route, depuis Tal Afar, que peuvent emprunter les terroristes pour fuir en Syrie. Samedi en fin de journée, sur l'ensemble de la région de Tal Afar, «1 155 km carrés avaient été repris sur 1 655 km carrés, soit 70% de la zone», selon le Commandement conjoint des opérations (JOC).
Dans leur progression, rapide, les forces irakiennes sont aidées par les avions irakiens et de la coalition internationale qui pilonnent la région depuis des semaines.
L'avancée à Tal Afar est sans commune mesure avec celle à Mossoul, énorme centre urbain qui était encore densément peuplé à l'entrée des troupes en novembre 2016. Là-bas, les combats, une sanglante guérilla urbaine, ont duré neuf longs mois. A Tal Afar, au moins dix fois moins peuplée que Mossoul, avec 200.000 habitants avant l'entrée des terroristes en 2014, la victoire devrait être annoncée, selon des commandants militaires, avant l'Aïd al-Adha, qui sera célébrée le 2 septembre en Irak. Alors que les humanitaires se préparaient à un nouvel exode de civils au fur et à mesure de l'avancée des troupes, jusqu'ici le flux de déplacés est ténu, assurent combattants et humanitaires. Seules les unités de l'armée, appuyées par les unités paramilitaires du Hachd al-Chaâbi-dominé par des milices, combattent encore, tandis que la police fédérale et les unités du contre-terrorisme (CTS) ont annoncé avoir repris toutes les zones qui leur avaient été assignées. Mais alors que se dessine la fin des opérations à Tal Afar, les forces anti-Daesh en Irak ont encore deux objectifs.
D'un côté, Hawija, à près de 300 km au nord de Baghdad, dans la province de Kirkouk. La coalition internationale a annoncé avoir mené ces derniers jours dans ce secteur deux raids aériens ayant notamment détruit «deux unités tactiques de Daesh et un point de contrôle et de commande».
De l'autre, trois localités de l'ouest désertique frontalier de la Syrie : Al-Qaïm, Rawa et Anna, tenues par Daesh.
La région de Tal Afar s'étend sur près de 3 206 km². Elle est constituée de Tal Afar et de trois autres villes : Zummar, contrôlée par les forces de sécurité kurdes, Mahalabiyah, libérée ces derniers jours, et Ayadhiyah, encore contrôlée par Daesh. La région compte également 47 villages. Lors d'une attaque fulgurante en 2014, Daesh s'était emparé de près d'un tiers de l'Irak mais il a ensuite perdu beaucoup de terrain.



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