Régions : Mila
La société civile pour sauver le square de la ville



Peut-on sauver le jardin public Châaboub-Rachid, principal espace de détente et d’oxygénation de la ville de Mila ? Les citoyens, qui suivent de près ce dossier, n’y croient plus, en tout cas !
Ouvert au public en 1880 et s’étendant sur une superficie de 4 874,78 m2 et un périmètre de 261,82 mètres linéaires et situé en plein centre-ville, ce patrimoine historique et écologique inestimable, ayant pour beaucoup de Mileviens nostalgiques une portée symbolique considérable, représentait jusqu’à un passé récent, la fierté de toute une ville, d’où cette levée de boucliers citoyenne contre tout bradage ou détournement de vocation initiés par les responsables municipaux qu’on accuse, à tort ou à raison, de vouloir l’«achever» pour des desseins inavoués.
La dégradation de cet espace était telle, que les pouvoirs publics ont décidé finalement de prendre en charge sa réhabilitation et c’est suite à cela que les tiraillements ont commencé à apparaître entre responsables municipaux et société civile, représentée par l’inévitable association Mila Verte, que représente Azzeddine Benslimane, quelqu’un de bien engagé dans ce créneau et, heureusement, peut-on dire ! Pour ne pas revenir sur la genèse du dossier qui est connu de tous et qui a été piloté par 4 walis successifs dont celui en place, monsieur Ahmouda Ahmed Zineddine, lui qui, après avoir constaté les dégâts occasionnés à cet édifice environnemental, a permis ou plutôt ordonné la présence de la société civile dans la gestion de cet épineux dossier, afin de sauver ce qui peut l’être encore.
En effet, après des études d’aménagement approximatives et incohérentes, car réalisées par un bureau d’étude non qualifié, le marché de réalisation a été attribué à une entreprise qui est loin d’être versée dans le créneau «espaces verts» et ce, pour une enveloppe de 23 710 821 DA (près de 2,4 milliards de centimes) !
Les travaux ont été lancés en date du 4 avril 2017 pour un délai de réalisation de 3 mois et c’est à partir de là que des voix et des dénonciations ont commencé à fuser de partout, particulièrement de la part du président de l’association Mila Verte, monsieur Azeddine Benslimane. Pour lui, donc, les intentions des responsables municipaux sont claires et la qualité des travaux entrepris est un signe avant-coureur qui ne trompe pas. «Le rasage des carrés de verdure et l’extirpation des statuettes, des pierres contenant des écriteaux (romaines) et du jet d’eau qui embellissaient le square en sont la preuve.
La commune a pris la décision de raser l’enclos pour le brader par la suite», estime le président de l’association et puis, on ne réhabilite pas un jardin public à coups d’engins et par une entreprise non qualifiée, poursuit-il !
En effet, près de 5 mois après avoir entamé les travaux (alors que le délai accordé était fixé à 3 mois), la désolation sur les lieux est telle que des citoyens, structurés ou pas, appellent à l’arrêt du «massacre» d’où la décision du wali d’impliquer des représentants, et pas des moindres, de la société civile dans toutes projections ou prises de décision engageant toutes actions de réhabilitation ou d’aménagement.
Ainsi donc, une commission constituée de professionnels en la matière et de personnes qualifiées, tous des bénévoles, a été mise sur pied afin d’apporter les correctifs nécessaires mais, selon ces derniers, les responsables de l’APC ainsi que le bureau d’étude et de suivi et l’entreprise de réalisation engagés ne l’entendent pas de cette même oreille et ne veulent pas se faire dicter ce qu’il y a lieu de faire ! Alors qui de la raison ou de l’engagement procédural d’un marché déjà attribué, avec toutes ses défaillances et ses vices de forme, l’emportera ? La réponse ne peut parvenir que du wali, monsieur Ahmouda Ahmed Zineddine, qui paraît bien sensibilisé sur la question !
Abdelmadjid M’haïmoud



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2017/08/28/article.php?sid=1169&cid=4