Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
L’engouement religieux pour répartie !


Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où lorsqu’à 17 ou 18 ans, une jeune fille sait déjà que l’avis de l’imam du coin lui est indispensable et qu’elle ne fera rien sans son aval, on entrevoit le ton que cette dernière accepte d’ores et déjà de donner à sa vie future. Le fait que les classes de terminale ne contribuent plus à former les esprits au débat contradictoire et qu’elles n’enseignent plus aux futurs étudiants l’ouverture à la pensée universelle explique en partie le fait qu’une adolescente s’en remettre au verdict d’un vulgaire charlatan de la foi.
Inutile de se poser la question de savoir ce qui a bien pu se passer durant au moins ces 20 dernières années. Il est clair que le système éducatif a baissé les bras, usé par les assauts d’un intégrisme qui clame, haut et fort, la seule démarche qu’il voudrait voir adopter. On a tendance, pour déplacer les causes de sa propre incapacité à appréhender ce qui fait bouger le monde, à tout mettre sur le dos d’un système éducatif accusé, aussi, de garder les futurs cadres de l’Algérie dans un état d’abrutissement total.
Trop facile d’accuser les autres d’avoir failli quand la cellule familiale apporte tous les jours la preuve d’échecs qu’elle n’assume pas. Comment faire, dans ce cas, pour empêcher nos jeunes de se mettre à la marge ? Comment leur apprendre à tisser des liens avec ce qui se conçoit intelligemment ailleurs ? Pourquoi les professeurs n’encouragent-ils plus leurs élèves à croiser le verbe et à construire une argumentation qui accompagne l’analyse d’un fait ? Voilà à quoi aboutissent des cours de philosophie censés accompagner l’ouverture à la réflexion et à la contestation. Que va donc faire de son diplôme et de ses études celle que l’on présente comme la meilleure élève de terminale de l’année ? Celle qui refuse de voyager sans une autorité masculine à ses côtés a d’ores et déjà opté pour l’enfermement et la soumission ! Pour un statut de mineure à vie, il n’est nul besoin d’étudier la médecine. Quelle idée saugrenue de faire des études aussi nobles pour s’interdire ensuite de soigner le sexe opposé. Et dire que pareilles pratiques sont devenues courantes !
M. B.





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