Actualités : Il réunira le Conseil des ministres demain mercredi
Bouteflika fait sa rentrée
Abdelaziz Bouteflika réunira le conseil des
ministres, demain 6 septembre, le premier depuis la nomination du
nouveau gouvernement, le 16 août dernier. C’est ce qu’a annoncé le
Premier ministre, Ahmed Ouyahia, hier lundi, en marge de la cérémonie
officielle de la rentrée parlementaire, organisée à l’Assemblée
populaire nationale et au Conseil de la nation.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - «Le président Bouteflika présidera
une réunion du Conseil des ministres, mercredi, 6 septembre», dira
Ouyahia qui précisera, plus tard, que ce conseil sera consacré à
«l’examen du projet de plan d’action du gouvernement et bien d’autres
points encore».
Le Premier ministre affirmera, également, qu’il prévoit de présenter son
plan d’action au niveau du parlement, une dizaine de jours agrès son
adoption par le Conseil des ministres. Un peu plus tard, et au Conseil
de la nation, Ahmed Ouyahia affirmera, toujours en marge de la cérémonie
officielle de la reprise, que le projet de la loi de finances pour 2018
ne sera pas programmé au menu du Conseil des ministres de ce mercredi.
Ce qui signifie qu’une autre réunion du Conseil des ministres devrait
intervenir avant la fin du mois de septembre en cours. Car, et en vertu
des dispositions de la Constitution, le projet de la loi de finances,
adopté d’abord par le gouvernement, puis par le Conseil des ministres,
doit impérativement être déposé au niveau du bureau de l’Assemblée
populaire nationale au moins quatre-vingt-dix jours avant la fin de
l’année. Quoi qu’il en soit, c’est le Conseil des ministres de ce
mercredi qui donnera le coup de starter officiel pour la rentrée
politique.
Depuis avril 2013, en effet, les apparitions publiques de Abdelaziz
Bouteflika sont, toujours, en soi, un événement. Aussi, et parce que
sous Bouteflika, le régime est devenu hyper présidentiel, toutes les
grandes décisions et annonces se prennent ou se font directement par
lui. En l’espèce, via le communiqué final de la présidence de la
République qui sanctionnera la réunion du Conseil des ministres de ce
mercredi. C’est ce qui explique le peu de déclarations faites, hier par
le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a sans doute préféré laisser la
primauté des grandes annonces pour le chef suprême de l’exécutif,
c'est-à-dire Bouteflika lui-même.
Très attendu et «massivement» sollicité par les journalistes présents en
nombre record, hier lundi à l’Assemblée et au Conseil de la nation,
Ahmed Ouyahia ne s’est, en effet, pas montré «très bavard». A peine s’il
concédait une brève déclaration sur le maintien de la politique de
l’Etat en matière de montage de véhicules ou alors sur une nouvelle
mouture en préparation portant modification de l’ordonnance sur la
monnaie et le crédit. Ouyahia sait, par ailleurs, qu’il aura une super
tribune pour s’exprimer en direct à la télévision et sur tous les
sujets, à l’occasion de la présentation de son plan d’action devant
l’Assemblée, dans quelques jours seulement.
Djamel Ould Abbès : «La santé du président est ordinaire»
Le secrétaire général du front de libération nationale, Djamel Ould
Abbes, a tenu à répliquer au forcing fait par certaines voix de
l’opposition autour de la santé de Bouteflika : «Sa santé est ordinaire.
Si vous dites bonne, vous ouvrez la voie au doute. Je le dis et le
répète en tant que médecin, sa santé est ordinaire. Il assume pleinement
ses responsabilités en tant que Premier magistrat du pays d’une manière
normale». Il s’exprimait ainsi en marge de la cérémonie officielle de la
reprise parlementaire organisée au Conseil de la nation, hier lundi.
Le patron du FLN, un proche du patron du palais d’El Mouradia,ne
manquera pas de faire le parallèle entre la campagne en cours et le
fameux été 1998. «Certains veulent rééditer le scénario de 1998. Il y a
du copier-coller. Mais cela ne nous inquiète pas. Certains me font même
rire !». Il fait, là, allusion à certaines déclarations ou sorties
médiatiques qui demandent publiquement ou l’insinuent pour certains,
l’application de l’article 102 de la constitution, celui qui régit la
procédure de destitution pour un chef de l’Etat en cas d’incapacité
physique ou mentale après constatation du conseil constitutionnel.
Excluant tout scénario à la Zeroual, à savoir une démission de
Bouteflika, le SG du FLN assène : «C’est mal connaître le président
Bouteflika !». Puis, et comme pour clore définitivement ce débat, Ould
Abbès ajoutera ceci : «Le Président fait son travail. Alors, laissez-le
tranquille ! Qui gère le pays ? Qui désigne le gouvernement ? Qui signe
les textes ? C’est le président de la République».
Le parti majoritaire, que préside Bouteflika en personne, pour rappel,
exprime, là, par la voix de son secrétaire général, la première réponse
officielle du pouvoir aux appels incessants au déclenchement de la
procédure de destitution. C'est-à-dire , une sèche fin de non recevoir.
K. A.
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