Actualités : Bouchouareb se retire de la vie politique
Sur la pointe des pieds
Il a démissionné du RND de son propre chef, d’après
Seddik Chihab, porte-parole du parti. Pour des raisons «personnelles».
Selon son entourage, il est dépité de l’acharnement dont il fait
l’objet.
L’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb,
se retire de la vie politique. Joint par téléphone, le porte-parole du
Rassemblement national démocratique, Seddik Chihab, a indiqué qu’il a
démissionné de son propre chef. «Il a écrit une lettre au SG du RND,
Ahmed Ouyahia, lui demandant de le décharger de ses fonctions au sein du
parti. Il a évoqué des raisons personnelles qu’il n’a pas précisées dans
sa lettre et le secrétaire général du parti a accédé à sa demande»,
a-t-il déclaré.
Abdesselam Bouchouareb termine ainsi sa carrière politique sur la pointe
des pieds. L’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, réputé proche
de Ahmed Ouyahia, actuel SG du RND et Premier ministre, ainsi que de
Saïd Bouteflika, frère cadet du président de la République, était l’un
des puissants ministres du gouvernement, contestant parfois l’autorité
de ce dernier en lui apportant la contradiction. Mais, le scandale des
«Panama Papers» l’a fortement affaibli. La révélation de son compte
caché en Suisse a mis sa probité à rude épreuve et il est devenu
encombrant pour ses mentors.
Or, son éviction en mai dernier du gouvernement après trois ans passés à
la tête du secteur stratégique de l’industrie et des mines dans le 3e
gouvernement Sellal, formé dans la foulée de la réélection de Bouteflika
pour un 4e mandat, l’a exposé à un lynchage médiatique qui se poursuit
au moyen de «fuites organisées». Et, l’on a même évoqué, à tort, son
expulsion de la résidence d’Etat de Club-des-Pins. La politique
industrielle du gouvernement dont il avait la charge d’exécution est
décortiquée en long et en large et tous «les analystes» lui endossent
désormais son échec. Et, même si le Premier ministre Ahmed Ouyahia
continue à défendre les options industrielles de Bouchouareb, prônant la
continuité de son action notamment en matière de montage des véhicules,
ceci ne l’a pas prémuni contre les attaques.
En effet, selon son entourage, ce sont justement ces attaques qui
l’auraient poussé à jeter l’éponge. «Il est dépité de l’acharnement dont
il fait l’objet», nous a révélé une source proche de l’ancien ministre.
Nos tentatives de le joindre sont restées vaines malgré les relances
téléphoniques répétitives. Poussé à la porte, Abdesselam Bouchouareb, 65
ans, quitte la scène politique. Pour de bon…
L. H.
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