Actualités : Désigné à la commission nationale des élections
FLN : Saâdani est de retour


La commission nationale des élections du Front de libération nationale , que le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbès a installé samedi dernier, vient d’être renforcée par trois nouveaux membres qui l’ont officiellement intégrée hier lundi. Il s’agit de deux autres anciens ministres, à savoir l’ex-ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf et l’ex-ministre de l’Industrie et des Mines, Mehdjoub Bedda et , à la surprise générale, l’inattendu Ammar Saâdani !

Kamel Amarni - Alger (Le Soir)
- L’ex-secrétaire général du FLN et ancien président de l’Assemblée populaire nationale a rejoint la commission nationale des élections et a même assisté à sa réunion, hier lundi, au quartier général électoral que le parti a installé depuis août dernier au niveau de l’hôtel Le Mouflon d’Or à Ben Aknoun. «Comme pour les autres membres de la commission, c’est le secrétaire général, Djamel Ould Abbès qui a pris l’initiative de faire appel à Ammar Saâdani pour figurer dans la commission», nous explique une source sûre.
Saâdani siègera ainsi aux côtés des autres membres, en l’occurrence, Tahar Hadjar, Tahar Khaoua, Abdelkader Ouali, Abdesselam Chelghoum, Hachemi Djiar, Mustapha Rehiel, Boudjemaa Talai, Bedda Mehdjoub et Abdelmalek Boudiaf.
Cette commission, que préside le secrétaire général du parti a pour mission, de préparer les élections locales du 23 novembre prochain, sur tous les plans.
A commencer par la finalisation des listes électorales, et les arbitrages nécessaires sur bien des cas. Elle aura ensuite à préparer la campagne électorale puis à l’animer sur le terrain.
Cela étant, le rappel de Ammar Saâdani constitue une grosse surprise, tout de même. Cet atypique homme politique, aura marqué l’actualité nationale au moins à deux périodes. D’abord entre juin 2004 et mai 2007 lorsqu’il succèdera à Karim Younès à la tête de l’Assemblée populaire nationale, au lendemain des présidentielles du 8 avril 2004. Puis, et surtout, entre le 29 août 2013 et le 22 octobre 2016, période durant laquelle il dirigera le FLN.
Imposé par Bouteflika à la fin de l’été 2013 ; à son retour au pays, après son hospitalisation en France, Saâdani se distinguera, immédiatement après, par ses sorties médiatiques et ses déclarations pour le moins époustouflantes ! Bouteflika qui préparait alors le terrain pour se présenter pour un quatrième mandat trouvait en Saâdani le parfait sniper qui se chargeait de tirer sur tout éventuel obstacle qui se dresserait sur le chemin de ce projet.
Et l’homme n’a épargné personne effectivement ! A commencer par l’ex-patron des services, le général de corps d’armée Mohamed Médiene dit Toufik. Dans la foulée, il n’épargnera , non plus, ni l’ancien chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, ni quelques ministres en exercice, ni le gouverneur de la Banque d’Algérie, encore moins, bien sûr, quelques figures de l’opposition comme Louisa Hanoune ou Sofiane Djillali.
Au summum de sa puissance et de sa gloire, il ira même jusqu’à ouvrir le feu, publiquement et avec des déclarations stupéfiantes, contre… Ahmed Ouyahia ! «Je ne lui fais pas confiance !» ; «Il veut trahir le président Bouteflika» ! «Il a ruiné l’économie nationale» ! C’en est là, quelques unes des phrases assassines que Saâdani, alors SG du FLN réservait à son homologue du RND et néanmoins ministre d’Etat, directeur de cabinet du président de la République ! Ce sera d’ailleurs à partir de ce moment que Saâdani commencera à tomber en disgrâce. Il aggravera son cas lorsqu’il s’immiscera dans le remaniement de juin 2016.
La suite, tout le monde la connaît : Il sera limogé (c’est le mot ), par Abdelaziz Bouteflika et sera remplacé par l’ancien ministre de la Santé et vice-président du Sénat, Djamel Ould Abbès, le 22 octobre 2016. Depuis ce jour, Saâdani s’est éclipsé totalement de la scène.
Son départ avait, entre autres, permis un rapprochement entre le FLN et le RND de Ahmed Ouyahia. Ce dernier, désormais Premier ministre, avait même invité ses partenaires politiques que sont le FLN, le TAJ et le MPA à une rencontre de coordination tenue au palais du gouvernement.
Sur instruction de Bouteflika, bien sûr. Il va de soi que l’ex-SG du FLN n’aura plus la même liberté de ton, au moment où la consigne générale est à «l’apaisement»...
K. A.



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