Actualités : Sidi Lakhdhar (Aïn Defla)
Les employés de l’ex-Enasucre ferment la RN 4 et entament une grève de
la faim
Les 180 employés de l’unité de raffinage de l’ex-Enasucre,
reprise par le Groupe Berrahal d’Oran, ne baissent pas les bras, bien au
contraire, ils se disent prêts à entreprendre toutes les formes de
contestation jusqu'à ce que leurs revendications aboutissent, à savoir,
la réouverture de l’usine de raffinage que le repreneur, selon leurs
dires, s’était engagé à maintenir en fonction, alors que maintenant, il
est question, toujours selon leurs déclarations, de sa fermeture
définitive et du renvoi des 185 employés.
Pourtant nous ont-ils déclaré, «il a obtenu d’importants crédits pour la
réhabilitation de l’usine, des crédits qui lui ont servi à achever son
usine bâtie à Oran».
Pour se faire entendre, ils ont déjà bloqué la circulation sur la RN 4
le 15 mai dernier et levé le barrage après que des promesses leur ont
été données et que leurs doléances allaient être prises en charge et
solutionnées.
Malgré les démarches entreprises par le collectif des travailleurs et
les correspondances envoyées à toutes les instances, aucune décision
n’est venue éclairer les travailleurs quand au sort qui est réservé à
leur avenir.
Face au silence des tenants de leur situation, les travailleurs ont
entrepris dimanche dernier, une marche de 20 km, depuis l’usine jusqu'au
siège de la wilaya où leurs représentants ont été reçus par le chef de
cabinet du wali. Selon leurs dires, une promesse leur a été faite, au
nom du chef de l’exécutif de la wilaya, que des démarches allaient être
entreprises auprès des instances concernées pour que la situation soit
débloquée, et ce, dans une semaine, et que leurs salaires allaient être
réglés, n’ayant pas été payés depuis le 26 juillet dernier.
La semaine écoulée, ne voyant rien venir, ils se sont rassemblés
dimanche devant l’entrée de l’usine avant de se diriger vers la RN 4 où
ils ont bloqué la circulation par un barrage filtrant, sous l’œil
vigilant des éléments de la brigade de la gendarmerie. Au bout d’un
moment, l’un d’eux, un père de famille, hyper-tendu, a eu un malaise et
a été évacué sur l’hôpital de Khemis-Miliana à bord d’une ambulance de
la Protection civile. Vers 14 h, un autre employé parmi les
contestataires, pris d’un malaise lui aussi se faisait ranimer par ses
camarades.
Dans un excès de colère, l’un des manifestants dira «qui est donc ce
Berrahal pour se jouer du sort des 185 pères de famille qui ne veulent
que sauvegarder leur emploi dans une usine qui peut encore fonctionner
normalement ? Est-ce que ce mortel est au-dessus des lois de la
République pour pouvoir renier ses engagements ?» et d’ajouter «seuls
les colons d’une certaine époque, selon nos parents, pouvaient se
permettre ce déni de justice et de droit des travailleurs».
Un autre intervenant dira aussi «nous avons des familles à charge, nous
avons des enfants que nous n’avons pas pu envoyer à l’école faute de ne
pouvoir leur acheter les fournitures nécessaires, bien sûr, notre
situation n’empêche pas M. Berrahal de dormir tranquillement et de
vaquer à ses affaires».
A signaler aussi que des employés sur le site de l’usine ont entamé une
grève de la faim. «Nous continuerons nos protestations quoiqu’il nous en
coûtera», dira un de ses collègues.
Karim O.
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