Actualités : Loi de finances pour 2018
Le plafond des dépenses sera-t-il respecté ?


Alors que le gouvernement dispose désormais de la possibilité de créer la monnaie pour absorber une partie du déficit budgétaire, à quelle loi de finances pour l’année 2018 doit-on s’attendre à la lumière du cadrage adopté en 2017 qui a fixé des plafonds de dépenses sur une base triennale ?
Le gouvernement devrait examiner le projet de loi de finances pour 2018 lors de sa prochaine réunion. C’est un texte important vu les objectifs que se fixe l’Exécutif, déterminé plutôt à tenir le déficit budgétaire.
En effet, la préparation du budget 2018 devrait s’effectuer dans le cadre du programme budgétaire pluriannuel adopté l’année dernière qui plafonne les dépenses à 6 800 milliards DZD. C’est un plafond ferme mais modulable, c’est-à-dire révisable dans le respect du plafond global. Ce qui devrait permettre au gouvernement d’affecter, le cas échéant, des dépenses d’équipement (fixées à 2 300 milliards DZD), au budget de fonctionnement (fixées à 4 500 milliards DZD) ou l’inverse.
Ainsi, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a indiqué qu’il y aura une augmentation dans le budget d’équipement afin de payer les dettes envers les entreprises du BTPH notamment. Cela se traduirait par une rationalisation des dépenses de fonctionnement. Et, fort probablement, le gouvernement opérerait des coupes dans le budget de fonctionnement qui toucherait les transferts sociaux.
Or, Ahmed Ouyahia, qui a obtenu cette semaine le quitus de l’Assemblée populaire nationale (APN) pour recourir, si besoin, au moyen non conventionnel de financement et donc à faire fonctionner la planche à billets, a rassuré sur le maintien des subventions explicites notamment pour les produits de large consommation. Il a également souligné qu’il n’y aurait pas de nouvelles taxes en 2018. Quant à la création monétaire, le Premier ministre a révélé qu’elle financerait les subventions qui s’inscrivent dans les programmes nationaux de logements (305 milliards DZD en 2017), et ce, en renflouant le Fonds national d’investissement (FNI). Cela serait, à en croire Ouyahia, la contre-valeur d’une partie des réserves de change dont la valeur actuelle dépasse de loin la masse monétaire. En clair, il s’agit de puiser dans les économies du pays constituées de devises pour assainir les finances publiques et tenir le déficit budgétaire.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que le programme budgétaire triennal (2017-2019) est calculé sur la base d’un prix de référence du baril du pétrole de 50 USD et un taux de change de 108 DZD pour un dollar américain (USD). Il table sur une croissance de 3,6% en 2018 et prévoit une inflation maîtrisée à 4%. Il prévoit aussi une augmentation du produit intérieur brut (PIB) qui devrait passer à près de 20 941 milliards DZD (19 398 en 2017).
Les calculs du gouvernement prévoient aussi un prix moyen du baril du pétrole de 55 USD en 2018. Enfin, la tendance actuelle du marché mondial du pétrole conforte ces calculs pour l’année 2017, et permettrait éventuellement à l’Etat de réaliser des économies qui alimenteraient le Fonds de régulation des recettes (FRR).
L. H.



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