
Actualités : Selon l’ambassadeur d’Italie en Algérie
Fiat repense à l’Algérie
Le constructeur automobile FIAT envisagerait
sérieusement de s’installer en Algérie. Pour ce faire, un plan serait en
cours par l’industriel italien qui a dépêché récemment une mission de
prospection dans notre pays à l’effet d’étudier les possibilités
offertes par la partie algérienne en perspective d’une éventuelle
implantation d’une usine Fiat dont les responsables auraient déjà pris
langue avec des représentants du ministère de l’Industrie.
C’est ce qu’a révélé hier à partir de Constantine l’ambassadeur d’Italie
S.E Pasquale Ferrara «je suis très intéressé par le fait que Fiat
recommence à regarder en direction de l’Algérie d’une façon très
concrète. Nous avons reçu une mission de Fiat récemment et je crois
savoir qu’ils sont en train d’élaborer un plan industriel pour
s’installer ici en Algérie. Nous étions en conversation avec le
ministère de l’Industrie algérienne et je pense qu’il y a de bonnes
perspectives dans cette direction».
En visite au chantier de la société italienne CMC di Ravenna en charge
de la réalisation des nouveaux échangeurs, des gares de péage et de sept
centres d’entretien de l’autoroute Est-Ouest, l’ambassadeur italien a
estimé que le partenariat algéro-italien dans le domaine industriel
n’est pas à la hauteur des possibilités des deux pays réaffirmant son
engagement à convaincre les industriels italiens à dépasser le cap des
relations purement commerciales et de venir investir et produire en
Algérie «d’abord parce qu’il s’agit d’un grand marché qui recèle
d’énormes possibilités et je citerai, à titre d’exemples, les secteurs
agroindustriel, ou encore le recyclage des déchets. Je crois qu’au fur
et à mesure que la législation algérienne se développe et devienne plus
flexible envers les investissements étrangers, l’intérêt réciproque de
ces derniers ne sera que plus important. Cette transition pour les
entreprises italiennes n’est pas aussi évidente parce que la structure
de l’industrie italienne est basée sur la petite et moyenne entreprise
qui a besoin d’encouragement notamment en matière de localisation,
taxation et d’accès aux crédits favorables parce que les petites et
moyennes entreprises ne sont pas comparables aux multinationales qui ont
accès aux marchés financiers avec beaucoup de facilités. Je crois qu’il
y a une volonté très affichée du gouvernement algérien à pousser dans
cette direction et j’espère que les entreprises italiennes vont répondre
pour être à côté de l’Algérie même dans ces moments difficiles du point
de vue économique et de pouvoir regarder ensemble vers le futur. L’année
passée, nous avons dépassé les 9 milliards d’euros en termes d’échanges
commerciaux».
Son Excellence Pasquale Ferrara soulignera que «l’Italie qui est
présente dans le secteur des infrastructures depuis les années 1990 est
demeuré fidèle à ses engagements envers notre pays y compris durant la
décennie noire puisque les entreprises italiennes engagées dans les
travaux publics sont restées en Algérie pour le développement des
infrastructures à côté des Algériens y compris pendant la compliquée
traversée par l’Algérie». Et de noter «nous sommes un pays qui reste
très attaché aux relations économiques, commerciales et industrielles
avec l’Algérie. Nous sommes le premier client de l’Algérie et son
premier partenaire commercial en 2016. Autant dire que ce sont des
relations très fortes et affirmées.
Aussi, nous sommes très heureux que dans le domaine des infrastructures,
plusieurs entreprises italiennes sont présentes en Algérie et
travaillent avec des partenaires publics et privés et que de grands
travaux de développement des infrastructures sont en cours. Il s’agit
actuellement, notamment d’autoroutes et de chemins de fer alors que par
le passé, des entreprises italiennes ont réalisé des barrages et autres
travaux importants pour le développement économique de l’Algérie. Et
quand on parle d’infrastructures, il ne s’agit pas uniquement de
constructions mais de création de postes d’emploi et à titre d’exemple,
l’entreprise CMC comme chef de file avec ADA dans la réalisation
d’infrastructures liées à l’autoroute Est-Ouest a employé jusqu’à 800
travailleurs algériens à hauteur de 95% et actuellement ce sont quelque
500 préposés qui y travaillent. Il y a également le transfert de
savoir-faire du moment que les entreprises italiennes attachent beaucoup
d’importance à la formation que l’on considère comme patrimoine que ces
dernières laissent ici et qui est, au demeurant, très important pour
l’avenir du pays. Il y a aussi le transfert de technologie et à titre
d’exemple, il existe un composant technologique très important dans ce
que réalise actuellement l’entreprise CMC tel le système de
communication que l’on doit mettre en place pour les urgences et un
système de contrôle qui nécessite des installations très avancées sur le
plan technologique. En somme, il s’agit de sécurité qui ne se résume pas
seulement à la sécurité routière mais englobe la surveillance et la
communication particulièrement en cas d’urgence. Un projet donc qui
comprend plusieurs composantes qu’il faudra mener à terme d’ici la fin
2018.» Affirmant son penchant pour l’économie réelle et non pas celle
des finances, son Excellence Pasquale Ferrara assure devoir appuyer «le
signal fort que l’Italie est à côté de l’Algérie à travers les visites
que j’effectuerais à tous les chantiers des entreprises italiennes
présentes en Algérie dans le développement des infrastructures et de
l’économie algérienne et sa diversification notamment dans les domaines
énergétique et industriel». Et parlant d’énergie, il entend dire que la
plus grande entreprise italienne dans ce domaine à savoir l’ENI est
présente en Algérie depuis les années 1960. «L’année passée, nous étions
l’un des rares pays à avoir augmenté ses importations de gaz algérien à
hauteur de 30% par rapport à 2015. Aussi, les investissements que nous
consentons dans le domaine énergétique visent indéniablement le long
terme, et j’ai personnellement visité une station à Hassi Messaoud,
fruit d’un partenariat entre l’ENI et Sonatrach qui utilise les panneaux
photovoltaïques. C’est dire que nous attachons également un grand
intérêt aux énergies propres et nous suivons de près le chantier lancé
par le gouvernement algérien à ce propos et comptons y participer avec
les entreprises engagées dans sa réalisation. Etant un grand pays
exportateur et donc de transformation, nous nous sommes engagés depuis
plusieurs années surtout dans des relations d’échanges commerciaux, à
présent qu’il y a une claire orientation de la part du gouvernement
algérien vers la diversification et le développement de l’industrie
nationale, les améliorations du climat d’affaires de par les initiatives
du gouvernement algérien visant à faciliter les partenariats, nous
devons envisager d’élargir notre partenariat à d’autres segments
industriels. Pour l’instant, nous sommes engagés avec l’Algérie dans
trois secteurs à savoir l’agroalimentaire, les véhicules industriels et
également la production de ciment qui restent à mon avis des
partenariats très solides».
K. G.
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