Culture : Monde de la peinture en Algérie
En attendant le marché de l’art
Il y a l’exemple
récent du tableau La Dame à l’hermine de Léonard de Vinci prêté par la
Pologne à la Grande-Bretagne, le temps d’une exposition dont le
vernissage a été retransmis en direct dans une centaine de salles de
cinéma anglaises archicombles.
De temps en temps, lors de conférences ou de débats télévisés, on entend
des artistes plasticiens ou des hommes de culture parler d’un «marché de
l’art» ou même d’une «Bourse» des œuvres d’art en peinture et en arts
plastiques en général. Pour cela, il faudrait déjà avoir ses «stars»,
ses «vedettes» parmi les artistes plasticiens en activité et ses valeurs
sûres constituées d’artistes disparus.
En Occident, par exemple, le seul prêt d’un tableau à une galerie est
parfois un événement. Il y a l’exemple récent du tableau La Dame à
l’hermine de Léonard de Vinci prêté par la Pologne à la Grande-
Bretagne, le temps d’une exposition dont le vernissage a été retransmis
en direct dans une centaine de salles de cinéma anglaises archicombles.
Ce tableau de petit format qui coûte une fortune est exposé depuis 2012
au château du Wawel, à Cracovie. Il si précieux, que l’État polonais a
confirmé en décembre 2016 son souhait de l’acquérir, afin de s’assurer
qu’il ne peut quitter le pays. Son départ demeure théoriquement
possible, puisque le tableau est la propriété de la famille Czartoryski.
C’est aussi une question de culture. Les familles ou les personnes
riches chez nous, à défaut d’aimer vraiment l’art, devraient au moins
comprendre qu’un tableau de peinture ou une sculpture sont parfois plus
précieux qu’une voiture de luxe. Les riches collectionneurs privés
deviendront ainsi les animateurs principaux de l’activité et du marché
de l’art.
Tout cela a naturellement besoin d’espaces adéquats, c'est-à-dire de
galeries et de musées d’art.
A Alger, les galeries publiques réservées exclusivement aux expositions
d’arts plastiques se comptent sur les doigts d’une main : la galerie
Mohamed-Racim, la galerie Asselah et la galerie Aïcha-Haddad, notamment,
situées toutes à Alger-Centre. D’autres espaces abritent des expos
d’arts plastiques, des salons du livre, de l’artisanat, etc. Le Musée
public des beaux-arts d’Alger organise de temps en temps des expos de
peinture. Le Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama)
fonctionne toujours comme une galerie d’art.
La majorité des galeries d’art privées qui ont ouvert leurs portes ces
derniers temps sont situées dans les nouveaux quartiers huppés de la
capitale. Ça pourrait être une chance car la «nouvelle bourgeoisie»
algérienne réside dans ces quartiers. c’est elle qui pourrait
s’intéresser, par intérêt réel ou par snobisme, aux collections.
Laissons le temps au temps !
Kader B.
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