Actualités : ABDELWAHAB Derbal à partir de Bouira :
«Il n’y a pas de fichier électoral national»
Présent hier à Bouira pour superviser les préparatifs
des élections locales prochaines et le travail de la permanence de
wilaya présidée par Mme Dalila Saoudi au niveau de la wilaya de Bouira,
le président de la HIISE Abdelwahab Derbal a animé une conférence de
presse au cours de laquelle il a eu à répondre à plusieurs questions de
journalistes.
Ainsi après avoir rappelé les prérogatives de la Haute Instance
indépendante de surveillance des élections ou HIISE, l’instance qu’il
préside et qui travaille «d’une manière totalement indépendante en
n’ayant comme seul juge à qui elle rend compte, que le président de la
République», après avoir rappelé le rôle important des partis, des
candidats et toute la société civile dans le travail de terrain pour
assurer une élection propre et transparente, Abdelwahab Derbal a reconnu
que son instance est là pour signaler les dépassements et les
insuffisances mais que celle-ci ne pourra pas suppléer l’administration
et le ministère de l’Intérieur qui organise l’opération électorale.
A une question sur le fichier électoral national, objet de controverses
de la part de plusieurs partis politiques, mais également du ministère
de l’Intérieur qui a reconnu, il y a de cela une année, l’existence de
près d’un million d’électeurs doublement inscrits sur le fichier
électoral national, Abdelwahab Derbal a expliqué certains points ayant
été à l’origine de ces anomalies et ces erreurs. En premier lieu, les
noms que la France coloniale avait attribués à certaines familles et qui
sont humiliants quand ils ne sont pas complètement indécents et dont
l’Etat algérien a offert l'opportunité de les changer. Aussi, lors de
cette opération de changement de noms, une opération qui a touché des
milliers de familles, le fichier électoral n’a pas automatiquement suivi
ces corrections judiciaires. Outre cela, il y a les personnes décédées
non déclarées qui sont toujours portées sur les fichiers ; d’autres qui
ont changé de résidence sans être radiées et qui sont portées dans la
commune de résidence, etc. Autant d'erreurs administratives qui ont fait
que le fichier électoral national soit toujours objet de controverses.
Cela étant, M. Abdelwahab Derbal, qui est revenu sur le sujet plus tard
en réponse à une question concernant les corps constitués, dira que,
pour le moment, il n’y a pas de fichier national électoral mais
uniquement 1 541 fichiers électoraux communaux portés chacun sur un CD.
En d’autres termes, si un candidat à la présidentielle veut vérifier
avec son équipe si dans le fichier électoral il n'y a pas un électeur
qui est porté deux ou trois fois au niveau national, il lui faudrait
vérifier 1 541 CD à intégrer dans un même fichier, pour pouvoir sortir
les noms identiques ; ce qui est presque impossible.
Aussi, et sur ce sujet, le président de la HIISE, qui préfère regarder
vers le futur, dira que la seule chose qui pourra assainir le fichier
électoral national est l’instauration d’un numéro d’identification
électronique national pour chaque électeur.
Par ailleurs, et à la question du rôle de son instance dans le processus
électoral et les correctifs que cette instance a apportés à cette
opération après l’expérience des législatives, M. Abdelwahab Derbal
s’est contenté de rappeler que son instance, qui a été destinataire de
plusieurs infractions, a dressé, surtout concernant l’opération
électorale elle-même, 38 P-V dans lesquels étaient consignés des
dépassements et autres infractions. Ces 38 P-V, dressés par une instance
officielle qui est la HIISE, ont été envoyés aux procureurs généraux des
wilayas concernées. Cependant, «malgré son statut officiel, la HIISE n’a
pas reçu de réponse à ce jour», dira Abdelwahab Derbal qui ajoutera
qu’il «faudrait peut-être revoir les attributions de la HIISE».
Cela étant, d’autres questions ont été évoquées, comme celle de la
nécessité du changement du personnel chargé du déroulement des élections
en constatant certaines communes qui travaillent avec le même personnel
depuis au moins 25 ans ; ou encore les fameuses affiches de campagne où
les candidates sont portées sans visage et dont le président de la HIISE
dit avoir réglé ce problème définitivement.
Enfin, concernant le rejet de certaines candidatures de partis surtout
en Kabylie, le président de la HIISE a rappelé que les recours se font
auprès de la cour administrative et celle-ci est souveraine dans ses
décisions et ses arrêts qui sont définitifs. Cependant, il rappellera
que l’instance qu'il préside a introduit certains changements comme la
période du traitement des dossiers au niveau des DRAG qui ont octroyé un
délai assez long pour permettre aux partis et aux indépendants qui ont
déposé leurs listes d'apporter des documents manquants et parfois
changer de candidats. Mais, tout cela devait se faire avant une certaine
date, qui, une fois passée, aucun parti ou autre candidat ne pourront ni
retirer ni changer de candidats.
D’ailleurs, à ce sujet et à la question ayant trait à certaines voix qui
parlent du FLN qui aurait opéré des changements après ces délais, le
président de la HIISE s’est refusé à tout commentaire arguant que cela
relève plus des on-dit car personne n’a apporté de preuves concrètes sur
ces cas.
Y. Y.
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