Actualités : Ould-Abbès à propos des listes du FLN :
«Il n'était pas question de laisser passer les anti-Bouteflika»
Le Front de libération nationale présentera des
listes électorales dans les quarante-huit wilayas et dans 1 536
communes, lors des élections locales du 23 novembre prochain. «Pour
diverses raisons, nous n’avons pas pu présenter des listes électorales
au niveau de seulement cinq Assemblées populaires communales. En 2012,
le FLN était, par contre, absent dans 85 communes.» C’est ce qu’a
annoncé le secrétaire général du parti, Djamel Ould-Abbès, au cours
d’une conférence de presse, hier.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Cette conférence de presse avait
pour objectif d’annoncer les listes officielles du parti, celles ayant
été définitivement validées par les ministères de l’Intérieur et de la
Justice. Et comme pour les législatives du 4 mai dernier, le parti
majoritaire a tenu à se distinguer, en choisissant comme lieu de la
conférence de presse, le tout nouveau Centre international des
conférences de Club-des-Pins. «C’est une question de prestige. N’oubliez
pas qu’il s’agit du parti du Président», nous explique-t-on de bonne
source.
C’est au niveau de ce prestigieux centre que le FLN a d’ailleurs
installé son quartier général de campagne depuis quelques jours. «Ces
élections locales diffèrent complètement des élections législatives»,
dira d’emblée Djamel Ould-Abbès en guise d’introduction à ce qui,
assurément, allait constituer l’essentiel de cette conférence de presse.
A savoir, la très difficile opération consistant en la confection des
listes électorales pour un parti qui, pour les raisons que tout le monde
connaît, attire des foules de postulants à la candidature depuis
l’arrivée de Bouteflika au pouvoir. «Pas moins de 55 000 dossiers de
candidature nous sont parvenus des 48 wilayas et des 1 541 communes»,
annoncera Ould-Abbès.
Tout ce beau monde convoitait les 38 728 sièges à pourvoir au niveau des
APW et des APC. Et quasiment tous se bousculent pour figurer aux
premières places du classement. Ce qui donnera lieu à une concurrence
féroce et, forcément, à des mécontentements qui se signalaient un peu
partout. «Il fallait arbitrer toutes ces candidatures. Nous avons
commencé à travailler au niveau de la direction . Mais après avoir
finalisé les listes dans 25 wilayas, nous nous sommes rendu compte que
la tâche n’était pas si facile. Après consultations, j’ai décidé
d’installer la commission nationale, composée de ministres, dont
certains sont en exercice, pour se pencher sur les recours. Cette
commission a eu à traiter pas moins de 4 000 dossiers», affirmera encore
Ould-Abbès. Il ajoutera : «Nous avons travaillé dans le calme. Parfois,
les débats étaient intenses entre les membres de la commission. Mais, au
final, j’ai tranché.
Nous n’avons permis aucune intervention pour le choix des candidats et,
me concernant, je n’ai subi aucune pression d’aucune sorte.» Cela dit,
le patron du FLN ne manquera pas de rappeler, au besoin, le critère
déterminant ayant présidé au choix final : la fidélité à Abdelaziz
Bouteflika. «J’ai utilisé le chalumeau pour écarter tout candidat ayant
porté atteinte à la personne du Président.» Ould-Abbès précisera même
que cela constituait la seule ligne rouge. Il faut dire
qu’effectivement, la véritable mission du FLN lors de ces élections
locales du 23 novembre est de jeter le premier jalon dans la préparation
effective des présidentielles de 2019. Davantage que le Parlement, le
contrôle des APC est déterminant pour quiconque veut gagner une
élection.
D’où ce soin particulier pris pour le choix des candidats : «Pas
question de laisser passer des gens qui sont contre le Président »,
insistera d’ailleurs le SG du FLN. Les «antécédents politiques» ont
ainsi lourdement pesé dans la confection des listes du FLN d’où sont
éliminés, systématiquement, tous les proches d’anciens secrétaires
généraux comme Benflis, Belkhadem et Saâdani.
En plus de ceux restés fidèles à l’ancien chef de gouvernement, Mouloud
Hamrouche. Un travail minutieux auquel s’était adonnée, en amont, la
fameuse commission des dix ministres, où l’on compte, par exemple,
l’ancien ministre des Travaux publics mais, surtout, ancien secrétaire
général du ministère de l’Intérieur, Abdelkader Ouali. En aval, il va
sans dire que «le président du parti» tranchera le reste...
K. A.
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