Actualités : ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Le Cnes n’exclut pas la grève


Les enseignants affiliés au Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) se sont rassemblés hier devant leur ministère de tutelle. Ils ont crié leur colère et demandé la réintégration d’un de leurs collègues ayant fait l’objet d’un licenciement abusif. Silence radio du côté du ministère de l’Enseignement supérieur. Le Cnes brandit la menace de la grève.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le dispositif de sécurité déployé aux alentours du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n’a pas dissuadé les manifestants.
Munis de banderoles, ils ont scandé des slogans appelant à la fin de la «corruption» et de l’«injustice» dans le secteur. Leurs voix n’ont pas été entendues par les responsables du ministère de tutelle puisque aucune entrevue n’a été proposée aux syndicalistes. A l’origine de leur colère, des agissements de certains recteurs d’université qui, disent-ils, harcèlent les enseignants et entravent l’activité syndicale.
Le coordonnateur national du Cnes affirme que les entraves aux libertés syndicales sont quasiment systématiques. A l’exception de quelques recteurs, l’activité syndicale n’est pas tolérée au sein des universités sans compter le harcèlement systématique des syndicalistes. Il évoque le cas de Benguia Mokhtar, professeur à la Faculté des sciences économiques, licencié le 5 octobre dernier sans motif précis. Membre du Cnes, il s’est retrouvé, du jour au lendemain, suspendu sans que lui soit notifié le motif. Une situation que le Cnes dénonce, appelant à ce que justice soit faite.
Lorsqu’ils ne sont pas licenciés, les syndicalistes subissent d’autres formes de pressions. M. Azzi évoque l’agression dont ont été victimes de nombreux enseignants au sein même de l’Université d’Alger 3 au moment où ils tenaient une assemblée générale. La revendication du Cnes relative à la mise en place d’une commission d’enquête pour démasquer les auteurs de ces agressions est restée sans suite.
Réuni fin septembre dernier, le bureau national du Cnes avait appelé le ministre de tutelle à intervenir afin de faire cesser toutes les formes d’intimidation dont souffrent les enseignants et brandi la menace d’entamer une grève dès le mois de novembre si ces revendications ne sont pas satisfaites.
En refusant de recevoir hier les syndicalistes, le ministère de tutelle ne montre ainsi aucune volonté d’ouvrir le dialogue, ce qui risque de pousser au pourrissement de la situation.
N. I.



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