Actualités : Les partis de la majorité présidentielle en pole
position
Top-départ de la campagne électorale
La campagne électorale pour le double scrutin du 23
novembre prochain pour le renouvellement des Assemblées populaires de
wilaya et des Assemblées populaires communales est officiellement
ouverte depuis ce dimanche, à partir de minuit et, certainement, elle
dominera l’actualité politique nationale pendant les trois semaines à
venir. Elle concernera, officiellement, 51 partis politiques et quatre
alliances partisanes, ainsi que des listes d’indépendants.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Tout ce beau monde aura à se
disputer le contrôle des 1 541 Assemblées communales et les 48
Assemblées de wilaya. Un peu comme pour les législatives du 4 mai
dernier, ces élections locales de 2017, organisées en vertu des
nouvelles dispositions induites par la nouvelle Constitution, ne
ressemblent nullement, ou si peu, aux précédents rendez-vous similaires.
Cela, en grande partie, en raison de la nouvelle disposition introduite
dans le code électoral, qui impose des «minima» pour pouvoir présenter
des listes de candidatures.
Les fameux «4%» exigés des partis ne possédant pas une dizaine d’élus au
niveau de la wilaya objet de la candidature, se sont avérés, comme en
mai dernier, un véritable obstacle ayant éliminé une multitude de
partis, avant même le lancement de la campagne. Une digue qui a
occasionné beaucoup de dégâts y compris pour certains partis
traditionnels, toutes tendances confondues, qui, dans le meilleur des
cas, arrivent difficilement à assurer une présence dans une vingtaine de
wilayas. Sans parler de la multitude des nouveaux petits partis dont la
participation à ces élections est tout juste symbolique.
A l’arrivée, et à coup sûr, la campagne, tout comme le résultat final de
ce double scrutin seront outrageusement dominés par le quatuor de partis
qui composent la nouvelle «majorité présidentielle». Il s’agit du parti
majoritaire et, surtout, parti présidentiel, le Front de libération
nationale, du parti du Premier ministre, le Rassemblement national
démocratique, ainsi que des deux autres partis siégeant au gouvernement
ou soutenant Abdelaziz Bouteflika, à savoir le TAJ de Amar Ghoul et le
MPA de Amara Benyounès. Depuis la nomination de Ahmed Ouyahia à la
mi-août dernier à la tête du gouvernement, ces quatre partis ont
d’ailleurs tenu deux réunions au sommet, ayant pour lieu le Palais du
gouvernement et pour objectifs respectifs, la coordination en vue de
défendre le programme de Bouteflika, les actions du gouvernement, ainsi
que l’élaboration d’une stratégie commune pour affronter les prochaines
échéances politiques. Les quatre partis ont, par exemple, convenu, lors
de la dernière réunion au sommet d’il y a quelques jours, de «s’épargner
mutuellement» lors de la campagne électorale qui démarre ce dimanche,
mais aussi, de faire alliance à chaque fois que c’est nécessaire. Chacun
de ces partis s’est ainsi engagé à soutenir celui parmi les quatre qui
s’en trouvera le mieux placé pour s’emparer d’une APW ou d’une APC face
à l’opposition. Un accord politique qui va accentuer la décantation,
déjà assez nette, entre les partis de la majorité et les autres. C’est
que le pouvoir a tout planifié, dès le départ. L’enjeu majeur étant
l’élection présidentielle de 2019, rien n’a été laissé au hasard. Il n’y
a qu’à voir le soin pris pour la confection des listes électorales du
FLN pour illustrer la chose. «Nous avons utilisé le chalumeau pour
assainir les listes du parti ! Il est hors de question de laisser passer
le moindre candidat hostile au Président Bouteflika sur nos listes»,
déclarait, il y a quelques jours, le secrétaire général du parti, Djamel
Ould- Abbès. Davantage que le souci de gérer directement les
collectivités locales de base, notamment les APC, ce qui intéresse le
pouvoir est d’en assurer le contrôle total en 2019. Dès lors, le
résultat des élections du 23 novembre ne pourra être qu’une «réplique»
de ceux du rendez-vous des législatives du 4 mai. A savoir une
confortable première place pour le FLN, suivi certainement par le RND
puis le MPA ou le TAJ, etc.
Pour la campagne électorale proprement dite, elle sera certainement
dominée par des sujets imposés par l’actualité brûlante comme la
situation économique et financière du pays, les préoccupations sociales,
les prochaines présidentielles et, inévitablement, quelques sorties
populistes
K. A.
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