Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Alors on mange !
Par Malika Boussouf
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Nous avons pris un peu plus de temps ces derniers jours pour parler
de ce qui ne déplaît pas, bien au contraire, histoire de lever un peu le
pied sur les problèmes que l’on ne peut pas résoudre à coups de baguette
magique. Surtout que du temps pour râler contre les choses qui fâchent
on en a tellement que l’on ne sait plus quoi en faire. Je me suis
souvent demandé comment on avait fait pour apprendre aussi vite à vivre
en cercle fermé.
C’est vrai ! Allez savoir pourquoi on aime penser que rester chez soi
vaut tous les restaurants du monde. Et pourtant, dehors aussi, c’est
bien, et même très bien ! Ils sont tellement rares ces coins qui
redonnent le sourire. Je pensais qu’il fallait, à quelques exceptions
près, aller ailleurs pour se faire chouchouter le palais. Faux ! Alger
la belle est là qui nous rappelle qu’il fût un temps où elle ne
détestait pas animer nos journées, à défaut de mieux prendre en charge
nos nuits. Il fut un temps où le moindre réduit avait une réputation qui
le rendait inusable, qui faisait qu’on ne le désertait pas et que l’on
s’y retrouvait obligatoirement comme par une nécessité vitale dont on
n’avait aucun besoin de souligner les contours. Des rendez-vous courus
même si la déco ne suivait pas.
L’essentiel étant qu’ils dégageaient ce quelque chose qui les rendait
uniques et incontournables. A dire vrai, je n’ai jamais été pour que
l’accès à certains établissements se démocratise. ça va bien le
populisme qui tire vers le bas ce qui reste de bien. Là où même le
potable est considéré comme un pur raffinement. Ils sont si peu
nombreux. Alors s’il existe des lieux où évolue une catégorie précise de
fins gourmets qui apprécie la bonne cuisine, celle qui vous offre à
dîner sous une voûte étoilée, c’est bon pour un moral qui hésite entre
la bonne humeur et la déprime. Conclusion : on ne devrait investir que
dans ce que l’on maîtrise le mieux. Il faut du talent et la cuisine est
un art complexe qui ne réussit qu’à celles et ceux qui ont une part de
don pour le pratiquer. Un jour, nous parlerons de toutes ces gargotes
qui fleurissent le long des artères principales qu’elles défigurent dans
l’indifférence totale.
M. B.
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