
Monde : Arabie Saoudite
Le roi Salmane reçoit le patriarche maronite libanais, une première
Le roi Salmane a reçu mardi le patriarche maronite
libanais, le cardinal Bechara Raï, une première historique en Arabie
saoudite qui intervient notamment au moment où Ryad accentue la pression
sur le Liban pour tenter d'isoler le Hezbollah, formation pro-iranienne
membre du gouvernement.
Arrivé lundi à Ryad, Mgr Bechara Raï a ainsi également rencontré le
Premier ministre libanais Saad Hariri, qui a annoncé il y a dix jours sa
démission soudaine depuis la capitale saoudienne et dont le sort fait
l'objet d'intenses spéculations.
Il s'agit de la première visite en Arabie saoudite d'un haut responsable
libanais depuis cette annonce. Le 4 novembre, M. Hariri avait dénoncé,
en annonçant sa démission sur une chaîne saoudienne, la mainmise sur son
pays de l'Iran et du Hezbollah, formation libanaise alliée de l'Iran,
rival régional de l'Arabie saoudite.
Le patriarche et le roi ont «évoqué les relations fraternelles entre le
royaume et le Liban et confirmé l'importance du rôle des différentes
religions et cultures pour promouvoir la tolérance et renoncer à la
violence», a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.
Le dignitaire religieux libanais s'est également entretenu avec le
puissant jeune prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.
La visite de Mgr Raï est la première d'un patriarche maronite en Arabie
saoudite, a souligné le patriarcat dans un communiqué. Elle marque un
rare moment d'échange interreligieux dans le royaume ultraconservateur,
qui abrite les lieux les plus saints de l'islam.
Cette visite «illustre l'approche du royaume en faveur de la coexistence
pacifique, de la proximité et de l'ouverture à toutes les parties de la
population arabe», a écrit sur Twitter le ministre saoudien en charge
des relations avec les pays du Golfe, Thamer al-Sabhane.
La démission de M. Hariri, qui a plongé le Liban dans la crise, est
survenue alors que la tension monte entre Ryad et Téhéran qui
soutiennent des parties opposées dans des conflits comme ceux que
connaissent notamment la Syrie et le Yémen.
La classe politique libanaise estime que M. Hariri est détenu contre son
gré en Arabie saoudite, bien qu'il ait assuré dimanche qu'il rentrait
«très bientôt» dans son pays.
|