Actualités : Tizi-Ouzou
Résurrection du FFS et déclin du RCD
Ce n’est certes pas la grande confusion, mais la
situation politique qui règne en Kabylie depuis quelques années
maintenant augure encore une incertitude telle qu’aujourd’hui, au sortir
de ces élections locales, au regard des résultats et de la toujours
forte population d’abstentionnistes, on semble parti pour une rallonge
de la période de tâtonnements chez les principaux acteurs de la scène
politique locale.
Sans que cela constitue vraiment une grande surprise, les élections
locales dans la wilaya de Tizi-Ouzou ont débouché sur des Assemblées
communales pour le moins hétéroclites dans leur composante à travers la
grande majorité des 67 communes. Très peu sont, en effet, les APC ayant
été décrochées haut la main. Déjà, du taux de participation qui fait
toujours débat, tellement dans la wilaya de Tizi-Ouzou s’exprimer lors
d’une élection ce n’est pas ce qui fait courir le plus, ils étaient
37,73% des électeurs à s’être exprimés pour l’Assemblée de wilaya, un
taux dans les normes même si cette fois beaucoup s’attendaient à le voir
grimper autour des 40%.
Globalement pour l’APW, même s’ils ne peuvent pas prétendre avoir réussi
des scores extraordinaires, le FFS et le RCD, avec respectivement 20 et
14 sièges, se maintiennent pour, ainsi, laisser augurer des sessions
toujours aussi animées à l’hémicycle Rabah-Aïssat où officieront
également les mêmes arbitres que sont le FLN et le RND avec leurs 7 et 6
représentants. A l’APW de Tizi-Ouzou, c’est un scénario déjà vu qui a
prévalu, au contraire des communes.
Une élection, pour les APC, qui a donné lieu à des échanges plutôt
aigres, surtout à travers les réseaux sociaux, entre les partisans
notamment des principaux courtisans à la présidence de la très convoitée
et politiquement chargée mairie de la ville de Tizi-Ouzou. Des
courtisans dont un singulièrement aura focalisé l’attention : le
président sortant et dissident du RCD, Abdelwahab Aït-Menguellet, meneur
de la liste indépendante «Fraternité». Un concurrent qui, finalement, à
lui seul pratiquement, a porté un coup fatal, du moins au chef-lieu de
wilaya, à son ancien parti qui, d’ailleurs, à la première lecture des
résultats, aura été un des grands perdants de ces locales.
Sans doute, le poids des récents mouvements ayant valu une saignée au
RCD, qui doit maintenant convaincre les dirigeants du parti que quelque
chose s’est cassé et, ainsi, ne plus jouer à essayer de noyer le poisson
en clamant à qui veut les entendre que face aux départs de militants
depuis le printemps dernier, des vagues d’adhésions ont été
enregistrées.
Comme de coutume, les communales ont permis à la wilaya de Tizi-Ouzou
d’enregistrer un taux de participation très acceptable, 43,75%. Des
résultats enregistrés, conjugués à l’issue du vote pour l’Assemblée de
wilaya, il ressort que la fameuse carte politique dans la région est
encore en pleine reconfiguration. Ceci explique les résultats tellement
serrés que personne ne puisse jurer de rien sur le plan politique en
Kabylie. La relative résurrection du FFS qui a pu s’approprier plusieurs
mairies, certes avec une majorité des plus strictes, le déclin confirmé
du RCD, qui a perdu 4 communes notamment sur des terres que l’on croyait
qu’il avait conquises pour la postérité, le FLN qui arrive en tête dans
les communes de Yakouren, Larbaâ-Nath-Irathen, Aïn-Zaouia, Aït-Aïssa-Mimoun
ou encore Ifigha et Idjeur, sans compter les localités où il s’est
retrouvé au coude-à-coude avec le FFS, comme à Draâ-El-Mizan ou
Ouaguenoun, et puis le RND qui a récolté plus d’une centaine de sièges
au total avec des mairies qu’il s’est octroyées haut la main, comme
c’est le cas de la symbolique comme d’Iboudrarène chère à Ahmed Ouyahia,
tout cela fait qu’aujourd’hui, tout est à faire pour qui veut jouer au
leader dans le paysage politique de la Kabylie.
Ceci, sans parler de ces partis qui tentent de se frayer une place dans
la gestion des Assemblées à l’instar du MPA qui a fait mieux qu’il y a
cinq ans, même si la performance n’a pas été au rendez-vous dans la
course à l’Assemblée de wilaya.
M. Azedine
|