Régions : TIPASA
La pêche abusive et la pollution marine sous haute surveillance


Cette initiative, qui provient d’une association locale de la wilaya de Tipasa, a été motivée par plusieurs événements qui se sont déroulés au niveau de notre écosystème aquatique et qui s’étend sur tout le prolongement côtier de la façade maritime de la côte algérienne.
Mme B. Samia, la présidente de l’association «Home», qui est spécialiste des fonds marins, a été confortée dans son initiative par le Commissariat national du littoral, par le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables ainsi que par une importante coopération technique belge. Selon Mme B. Samia, la présidente de l’association «Home», «notre approche est dédiée à la formation, à l’éducation et à la sensibilisation pour la protection et la préservation du patrimoine naturel et en particulier de la mer qui reçoit tous nos déchets».
Selon notre interlocutrice, ce sont les auteurs de la pêche abusive et de la pollution marine qui sont ciblés, notamment ceux qui sont soumis au respect d’une charte pour une pêche durable, aux pêcheurs sous-marins, aux pêcheurs artisanaux, aux plaisanciers et aux pêcheurs amateurs.
Cette dernière, nous précise à ce titre, que plus d’une centaine de personnes a déjà été sensibilisée à cette problématique, ainsi que plusieurs dizaines de pêcheurs et des fonctionnaires de l’administration locale qui, eux, bénéficient dans ce cadre d’une formation avec des baptêmes de plongée sous-marine.
Cette association marine, qui a vu le jour en octobre 2015, a déjà concrétisé plusieurs projets dont «ambassadeurs de la mer», le projet «pêcheurs responsables», ainsi que «le projet tri sélectif des déchets» qui a touché plusieurs quartiers de Tipasa, un projet qui a mis à contribution le Centre d’enfouissement technique de Sidi Rached. Cette présidente de l’association «Home» nous révèle, en outre, que «plusieurs organismes nous sollicitent pour contribuer à plusieurs campagnes de sensibilisation, auprès des pêcheurs, des étudiants de l’École de pêche de Cherchell et auprès des structures de l’environnement». D’ailleurs une journée d’information et de sensibilisation vient de se dérouler récemment au sein de l’École de pêche de Cherchell, où plusieurs experts, à l’instar du Dr Nouar, ont animé des conférences sur les thèmes cités plus haut.
En marge de cet événement, un expert du Centre national de recherche de la pêche et de l’aquaculture, a bien voulu donner des précisions sur le phénomène de la pollution des écosystèmes aquatiques et sur la prolifération des algues, en révélant que «cette pollution pourrait être liée à la prolifération d’algues marines, qui constituent avec les phytoplanctons et les algues brunes et vertes, un type de pollution sévère pour notre écosystème». D’autres spécialistes nationaux ont, pour leur part, évoqué ce problème de pollution avec des réserves en nous disant que «les rejets industriels et les colorants peuvent être autant de causes de cette pollution et peuvent être en grande partie à l’origine du dysfonctionnement observé au niveau de la faune et de la flore maritime».
Il convient cependant de signaler que des études et des informations données à ce propos par le Pnud et la FAO sont édifiantes ; il a été révélé à ce titre, que «les pollutions d’origine terrestre à l’instar des pollutions agricoles, le rejet de fertilisants, de pesticides et de déchets non traités y compris les déchets plastiques, représentent environ 80% de la pollution marine à l’échelle mondiale. Dans le monde entier, les habitats marins sont contaminés par des débris et déchets d’origine humaine. Les déversements de pétrole restent une source de préoccupation». Toujours selon cette source, «l’excès de fertilisants provenant des égouts et des rejets agricoles a entraîné une multiplication des zones à faible teneur en oxygène (hypoxiques) aussi appelées zones mortes, où la majeure partie de la vie marine ne peut pas survivre, entraînant la destruction de certains écosystèmes. Ces proliférations peuvent être nocives, provoquant la destruction massive de poissons, la contamination par toxines des produits de la mer et altérant les écosystèmes». L’alarme est tirée dans ce contexte par un sévère constat de cette même source qui révèle que «pour augmenter les rendements de leurs cultures, certains agriculteurs ont eu recours aux fertilisants. Ces pratiques ont des conséquences sur la qualité du sol. La présence de fortes quantités de nitrates dans les rivières favorise la prolifération de végétaux aquatiques. Les nitrates sont présents dans les eaux souterraines et donc dans les eaux de boisson. Cette situation est, quant à elle, négative pour la santé».
Houari Larbi



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