Culture : 8e Festival international du cinéma d’Alger
Les courts font leur entrée au FICA


La 8e édition du Festival international du cinéma d’Alger dédié au film engagé se tiendra du 1er au 8 décembre avec l’introduction, cette année, d’une programmation de courts-métrages.
Dix longs-métrages fiction et autant de documentaires seront projetés à la salle El-Mougar et à la Cinémathèque d’Alger avec, comme chaque année, des thématiques centrées sur l’anticolonialisme et l’anti-impérialisme.
Le film d’ouverture sélectionné en hors-compétition est un documentaire signé par le réalisateur suisse Nicholas Wadimoff : Jean Ziegler, l’optimisme de la volonté est un portrait du militant altermondialiste suisse qui lutte depuis les années 1960 contre les ravages du capitalisme mondial.
Le documentariste algéro-belge Chergui Kherroubi présentera, quant à lui, son dernier film Molenbeek, génération radicale, une commune déshéritée de la banlieue bruxelloise qui a fait la Une de l’actualité en Europe avec cette avalanche de terroristes islamistes qui y ont grandi.
Le programme nous emmènera également en Equateur où le réalisateur français Pierre Carles constate un essor économique fulgurant suite au refus du paiement de la dette et à la reprise en main étatique des ressources du pays ; en France où Mahdi Lalaoui dépeint le portrait de l’avocat Jean-Jacques de Félice qui a milité contre la peine de mort et la torture pendant la guerre d’Algérie et qui s’est fait également connaître par la défense de groupes armés d’extrême-gauche à l’instar des Brigades rouges et de la Bande à Baader tandis que Michèle Collery nous raconte, dans Jean Genêt, le captif amoureux le retour à l’écriture de cette figure de proue de la littérature mondiale suite à la découverte des massacres de Sabra et Chatila ; au Sénégal où nous découvrirons le parcours de l’anthropologue, philosophe et homme politique sénégalais Cheikh Anta Diop à travers le documentaire de Willyam Mbaye ; en République démocratique du Congo où nous ferons connaissance avec Maman colonelle, une officier de police en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants ; une autre histoire de femmes avec Tes cheveux démêlés racontent une guerre de sept ans de Fatima Sissani qui recueille les témoignages de trois anciennes combattantes de l’ALN ; et enfin en Palestine dont le cinéma populaire des années 1960 et 1970 nous sera conté à travers de précieuses archives rassemblées et questionnées par Mohannad Yakoubi.
Du côté fiction, l’Algérie sera présente avec En attendant les hirondelles de Karim Moussaoui mais aussi Nous n’étions pas des héros de Nasreddine Guenifi et l’avant-première nationale de La route d’Istanbul, dernier opus de Rachid Bouchareb qui raconte l’histoire d’Elizabeth dont la fille de 19 ans vient de rejoindre Daesh en Syrie ; le cinéaste sera également honoré lors de cette édition pour l’ensemble de son œuvre.
Au Viêtnam, retour sur la guerre d’Indochine avec le film Ciel rouge d’Olivier Lorelle, suivi de Bataillon de Dimitri Meshkiev, l’histoire passionnante d’un bataillon de femmes formé en 1917 en Russie en pleine 1re Guerre mondiale pour relever le moral des troupes bolchéviques. Nous ferons ensuite escale à Cuba et la fin de la guerre qui l’a opposée à l’Espagne et aux Etats-Unis au XIVe siècle, puis au Brésil où le mouvement des «Sans-toits» est conté par Eliane Caffe, avant d’aborder la problématique de l’environnement avec le film La forêt du Niolo du Burkinabé Adama Roamba, etc.
Par ailleurs, six courts-métrages seront projetés dont Je te promets de l’Algérien Mohamed Yargui, Un été torride de la Palestinienne Areej Abu Aid, Trois caméras volées réalisé par le collectif suédois Equipe Média, etc.
Deux tables rondes sont également prévues : la première consacrée à Frantz Fanon et animée par l’essayiste Alice Cherki, le professeur de cinéma et documentariste Manthia Diawara, les cinéastes Mehdi Lallaoui et Abdennour Zahzah ainsi qu’Olivier Fanon, fils du philosophe ; la seconde a pour thème «Le traitement de l’histoire contemporaine dans l’écriture filmique» avec David Murphy, professeur d’études postcoloniales et auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma algérien ; le réalisateur Ahmed Rachedi ; le cinéaste malien Cheikh Omar Sissoko également secrétaire général du Fepaci (Fédération panafricaine des cinéastes) ; l’historien Fouad Soufi et la cinéaste française Naïs Van Laer qui participe également au festival avec son documentaire Vivre avec son œil consacré au photographe Marc Garanger.
Sarah H.




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