Sports : Accroché par le CRB à l’issue d’un derby sans attrait
Le Mouloudia déjà hors course ?


Le MC Alger, accroché samedi au stade du 5-Juillet par le CR Belouizdad, ne semble plus en mesure de recoller au leader du CS Constantine désormais à 8 longueurs des Vert et Rouge.
La phobie des derbies «asphyxie» la vie des Mouloudéens qui, cette saison, ont déjà abandonné dix points en quatre rencontres face à leurs voisins (défaites face au CRB, le NAHD et l’USMA à l’aller et nul contre le CRB lors du retour). Samedi, les camarades de Demmou ont, à nouveau, périclité ne se créant leurs plus dangereuses opportunités qu’en toute fin de partie. En cause, l’équipe du Français Bernard Casoni qui venait d’épingler, une semaine plus tôt, l’Entente sétifienne sur son terrain, n’arrive plus à se libérer sur le plan offensif. En 18 rencontres, le MCA a inscrit 18 buts dont la moitié est l’œuvre de joueurs à vocation défensive. Un souci qui avait motivé le recrutement de deux attaquants supplémentaires lors du mercato hivernal (Souibah et Tebbi) en sus d’un milieu offensif, en l’occurrence le Malien Dieng. Il se trouve que les apports de ce trio ne sont pas encore efficients. Hormis Souibah qui a été aligné depuis qu’il a rejoint l’équipe, signant deux buts (face au WAT en coupe et contre l’ESS, la semaine dernière), les deux autres recrues n’ont pas eu l’opportunité de prouver ce dont elles sont capables. Ce qui n’est pas, à vrai dire, le vrai problème du Mouloudia dont la stratégie de jeu proposée par Casoni est un vrai dilemme pour les tacticiens. Sur les dernières rencontres de l’équipe de la capitale, peu de changements ont été opérés. Si en cours de jeu, le staff mouloudéen ose rarement incorporer ses trois remplaçants réglementaires, pour l’équipe-type Casoni opte pour un Onze classique (seules les blessures le poussent à changer ses pions) et une forme de jeu (4-4-2) sans grande imagination.

Un vrai meneur : est-ce le problème ?
Avec trois milieux de terrain (Amada, Chérif El-Ouazzani et El-Mouaden) qui évoluent latéralement, rarement en profondeur, on se demande comment la paire d’attaquants Nekkache- Souibah, associés depuis le match de coupe face au WAT (avant son recrutement Souibah Nekkache errait comme une âme en peine sur le front de l’attaque mouloudéenne), peut se mettre en valeur. Sur un plan statistique, les succès des Algérois depuis le début de cet exercice en Ligue 1 Mobilis (8 au total) ont été réussis grâce à un apport offensif très moyen (2 buts par victoire), la seule fois où les Mouloudéens ont fait parler la poudre fut contre le WA Tlemcen, en 32es de finale de la coupe d’Algérie qui a vu, paradoxalement, Hachoud, un défenseur de métier, inscrire un doublé. Il faut juste préciser que cette «anomalie», le Mouloudia d’Alger l’a héritée de l’ancien staff technique dirigé par Kamel Mouassa. Avant d’être débarqué, le technicien guelmi avait élaboré ses plans pour la saison à venir (2017-2018, ndlr) lequel proposait le recrutement d’attaquants de pointe mais également d’un vrai meneur de jeu. Une quête qui a «fondu» dès lors que la nouvelle direction présidée par Kamel Kaci-Saïd a renforcé l’équipe par tout type de profils sauf celui demandé par Mouassa. La même «commande» a été formulée par Casoni lors du dernier mercato hivernal, à savoir un joueur qui puisse mener les offensives. La piste du Congolais Bwalya tombée à l’eau à cause des exigences financières de son club zambien jugées «exorbitantes», les dirigeants du club algérois se sont lancés dans une quête perdue d’avance de débaucher Youcef Belaïli du SCO Angers (Ligue 1, France). Nonobstant les différents scénarios qui ont enveloppé ce transfert impossible, les Mouloudéens pensaient compenser ce «manque» par des variantes tactiques dans lesquelles des éléments comme El-Mouaden et Derrardja devaient tenir le beau rôle. Mais, préférant doter son team d’un équilibre à toute épreuve, Casoni a parié sur un système qui fonctionne au gré de la forme des uns et des autres.

Amada : maillon fort, maillon faible…
C’est à cette (triste) réalité que le driver algérois a dû se résoudre : quand Amada va, le Mouloudia va. Tellement le Malgache détient la baguette (et le bagage technique qui y va avec) pour mener les desseins de son entraîneur. Moins fringant ces dernières semaines, l’ex-joueur de l’USMH et de l’ESS pénalise son équipe. Sa (longue) conservation de balles, ses choix de passes et ses orientations souvent manquées profitent à l’adversaire. Il suffit, en effet, de neutraliser le Malgache en le privant d’espaces nécessaires pour espérer bloquer toutes les initiatives offensives des Vert et Rouge. Ceci, sachant que dans le jeu de latéralité préconisé par Casoni, un flanc (le couloir gauche, ndlr) bat de l’aile. Karaoui, un milieu excentré préféré aux latéraux gauches que sont Boudbouda et Boulekhoua, ne peut à lui seul assurer la couverture défensive (notamment quand Mebarakou, l’axial gauche de l’équipe, est absent) et prêter main forte à l’attaque par des montées sur le couloir gauche. Samedi face au CRB, il fallait attendre l’incorporation de Derrardja puis celle de Balegh pour que le Mouloudia s’ouvre les brèches et met en danger Salhi et sa défense. Avec seulement une aile droite mieux fournie et dynamique (outre Hachoud, Azzi est capable d’apporter son soutien offensif), Casoni ne pouvait aspirer à un meilleur rendement et, par conséquent, à un résultat positif. A 11 journées de la fin de ce parcours, il est clair que si rien n’est encore joué, il n’en demeure pas moins que la mission de Bouhenna et consorts est du domaine de l’impossible. Avec seulement trois déplacements (O Médéa, JS Kabylie et DRB Tadjenanet) et huit matchs à Alger (CS Constantine, NA Hussein-Dey, USM Alger, MC Oran, USM Blida, Paradou AC, USM Bel-Abbès et JS Saoura), le scénario d’une remontada est loin d’être évident.
M. B.



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