Actualités : LORS DE LA RENCONTRE D’ALGER
Patrons algériens et français scellent leur alliance
Pari gagné pour le patronat algérien. En effet, la
rencontre qui a regroupé durant plus de dix heures hommes d’affaires
algériens, adhérents au FCE, et ceux du Medef, a été qualifiée par la
partie algérienne de très «bénéfique». Pour preuve, la soixantaine de
patrons français présents à Alger ont «réussi leur préliminaire avec
leurs homologues algériens». «Des projets dans le domaine des TIC et de
l’industrie verront le jour», a-t-on indiqué.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Outre la signature d’un
protocole, portant création d’un conseil d’affaires algéro-français,
l’intervention du ministre de l’Industrie et des Mines, à la fin des
travaux, a été perçue comme un signe «fort» du gouvernement pour
accompagner les accords conclus entre les deux organisations patronales
: «J’invite les entreprises françaises à venir travailler avec des
partenaires algériens. Il y a du travail à faire. Il y a différents
domaines qui sont ouverts au partenariat. Maintenant, c’est vrai qu’il y
a des difficultés mais nous travaillons au niveau du gouvernement pour
les régler», a-t-il avancé à quelques minutes de la fin des travaux
dudit forum.
En fin diplomate, le ministre de l’Industrie et des Mines a demandé, par
ailleurs, aux hommes d’affaires français de «savoir être patients, ne
pas se décourager face aux difficultés et regarder vers le long terme»,
ajoutant qu’il «y a une grande agressivité des industriels d’autres pays
en dehors de la France. Ils sont prêts à régler tous les problèmes, ils
sont extrêmement patients et ne reculent pas devant les difficultés. Ils
savent attendre et prennent des risques. Bien entendu, ils gagnent de
l’argent, et c’est tant mieux pour eux».
«Il faut agir comme les américains et les autres…»
En d’autres termes, M. Youcef Yousfi a voulu presser les hommes
d’affaires français, pour qu’ils agissent «plus vite», leur rappelant
que «beaucoup d’entreprises étrangères ont investi en Algérie et ont su
affronter les difficultés en matière de climat des affaires notamment».
Evoquant plusieurs projets réalisés en Algérie en partenariat, il a fait
remarquer que très peu de partenariats ont connu l'échec. C’est dans
cette optique qu’il fera savoir que la difficulté «évoquée par certaines
entreprises françaises concernant la règle 49/51 n’a pas découragé les
investisseurs, qu’ils soient américains, allemands, autrichiens, suisses
ou chinois. «Le partenaire ramène ses compétences, son savoir-faire, ses
méthodes de gestion (...) et s’il y a des difficultés, c’est avec le
partenaire algérien qu’elles doivent être réglées. Il faut agir comme
les Américains et les autres», a-t-il soutenu.
Et d’ajouter : «Il faut juste être patients, bien connaître
l’environnement et voir au long terme. Si on prend cela en
considération, on peut réussir.» D’ailleurs, il a porté à la
connaissance des hommes d’affaires français «qu’un groupe
interministériel travaillait actuellement pour améliorer en permanence
les relations d’affaires et résoudre certaines difficultés que
rencontrent les opérateurs tels les retards de paiement et les lourdeurs
administratives.
Plaidoiries françaises
Lors du point de presse conjointement animé entre le président du FCE et
le président du Medef, la partie française n’a pas été par trente-six
chemins pour plaider «l’abrogation» de certaines dispositions juridiques
régissant le monde des affaires en Algérie. Côté français, on a énuméré
au moins quatre obstacles.
Il s’agit «des longs délais de payement des entreprises par l’Etat», «le
durcissement des importations d’équipements et certains composants qui
peuvent pénaliser localement les investisseurs qui ne peuvent plus
s’équiper en pièces pour livrer des systèmes complets», le «rapatriement
des dividendes, (…) une fois les impôts et les taxes payées» et «la
règle 49/51%». Pour ce dernier point, le patron des patrons français, a
indiqué que les investisseurs français qui veulent venir en Algérie «ont
peur de ne pas pouvoir avoir une majorité dans leur entreprise».
Sur ce dernier sujet, Pierre Gattaz a souligné que le Medef travaille
avec le FCE «pour que ce quatrième verrou ne soit pas un problème et que
le Medef puisse rentrer en France et expliquer aux PME qu’elles peuvent
venir en Algérie parce que les problèmes liés à l’investissement se
règlent et que les signaux sont positifs».
A. B.
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