Actualités : Fin du régime actuel des subventions
Les «solutions» de Abderrahmane Benkhalfa


L’autre sujet sensible de l’actualité, le régime des subventions, commence à s’installer crescendo dans les débats, notamment après la sortie du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, qui annonçait, il y a deux jours, la prochaine fin de la subvention des carburants.
Le dernier en date à intervenir sur le sujet n’est autre que l’ex-ministre des Finances Abderrahmane Benkhalfa, lors de son passage à l’émission «L’invité de la rédaction» de la Chaîne 3, hier. Une intervention à travers laquelle, sans surprise, l’ancien ministre a souligné que le passage à un régime sans subventions est indispensable, même si son discours ne manquait pas d’ambiguïtés sur la démarche à suivre. La révision est donc «indispensable» si l’on doit suivre le regard de l’ancien ministre, et ce, pour plusieurs raisons. «D’abord, parce que le coût budgétaire est important, ensuite lorsque l’on révise le régime des subventions, on retourne à la valeur ; le système des prix se rapproche alors de la réalité. Enfin, lorsque les marchés ne véhiculent pas les valeurs réelles, les marchés sont dans le désordre, et dans ce cas, la concurrence ne joue pas et l’investissement ne va pas loin». Voilà en gros pourquoi, selon Abderrahmane Benkhalfa, la révision du système des subventions est une nécessité.
En fait, en finir avec les subventions fait partie de ce qu’appelle l’ex-ministre «un bouquet de mesures de deuxième génération» autant que l’investissement à ouvrir, le développement des revenus et l’ouverture du champ économique. La panacée consiste à «décélérer sur les subventions et accélérer sur l’investissement», généralise l’invité de la Chaîne 3 qui n’a pas manqué d’arguer que les «subventions implicites et les subventions explicites», coûtent à l’Etat chaque année entre 1 900 et 1 700 milliards de dinars. Comment doit-on procéder alors pour passer à un régime où il n’y aura plus de subventions ? L’ancien ministre, pas très explicite sur le coup, préconise qu’on le fasse de manière «lisse durant plusieurs années en passant d’un produit à un autre» ou bien «avec la méthode du big bang», c'est-à-dire de manière brutale en libérant les prix tout en mettant «un filet protecteur» pour les petits revenus, soit entre 9 et 10 millions d’Algériens auxquels l’Etat versera mensuellement une compensation financière. Ceci, parce que en finir avec le système des subventions, insiste-t-il, est une «mesure nécessaire et salutaire». Puis, encore un peu plus ambigu, Abderrahmane Benkhalfa suggère que le passage au régime sans subventions doit être graduel. En tous les cas, en finir avec les subventions doit permettre à l’Etat de gagner les 2/3 de ce qu’il dépense actuellement, et à la même cadence où les pouvoirs publics se défont des subventions, ces mêmes pouvoirs publics doivent permettre d’augmenter les revenus à travers l’augmentation de l’investissement économique, si l’on doit se référer à la théorie de l’ex-ministre des Finances qui préconisait quelques instants plus tôt qu’on libère tous les prix.
M. Azedine



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