Actualités : GRÈVE DANS L’ÉDUCATION
Quand la solidarité gouvernementale fait défaut


Un bras de fer intense se déroule actuellement dans le secteur de l'éducation. D'un côté, une ministre déterminée à tenir tête aux pressions multiformes qui s'exercent pour faire échec à sa stratégie de réforme et de modernisation d'une école sinistrée, et de l'autre, des forces qui freinent l'avancée d'un projet cher aux Algériens.
Abla Cherif - Alger (Le Soir) - Les tenants et aboutissants du conflit opposant syndicats autonomes au ministère de tutelle n'est un secret pour personne. Résolus à faire aboutir des revendications socio-professionnelles, en débat sur la scène nationale, ces derniers ont enclenché une série d'actions qui créent un grand malaise non seulement dans le secteur, mais au sein de toute la société.
Les parents y perçoivent une sorte de chantage dans lequel leurs enfants sont pris en otage une nouvelle fois. Des actions visant à dénoncer la hâte et la facilité avec lesquelles sont déclenchées des grèves interminables ont été entreprises un peu partout à travers le pays.
Ces parents se sont rassemblés devant des institutions symboliques (l'académie d'Alger) alors que des collégiens et lycéens sont sortis dans la rue exprimer leur colère. Leur peur surtout de rater leurs examens. Cnapeste et Camra ne reculent pas. Nouria Benghabrit non plus.
La ministre tient tête. Son combat pour l'édification d'une école moderne, capable d'inclure et non plus d'exclure les enfants algériens du système scolaire est resté intact depuis son arrivée. Cette fois cependant, un élément primordial fait défaut dans la lutte qui se mène. Le gouvernement n'a pas fait entendre sa voix dans une situation où il se trouve pourtant directement impliqué.
Cette absence de réaction, de solidarité avec un membre de l'exécutif qui doit nécessairement bénéficier d'appuis dans des enjeux aussi déterminants pèse et soulève moult interrogations.
Il tranche surtout avec l'attitude du gouvernement précédent. Face à la montée des attaques et de la contestation, Sellal avait réagi en soutenant publiquement Benghabrit. Les conditions actuelles sont identiques, peut-être plus dangereuses compte tenu des conditions générales dans lesquelles se déroule la crise. Mais pour des raisons inexplicables, la solidarité gouvernementale fait défaut cette fois.
Le silence est également total chez les partis politiques se réclamant de la mouvance démocratique. Le combat pour une école moderne a pourtant toujours figuré parmi les principales revendications de ces derniers.
Comment alors interpréter ce silence, ce détachement dans un tel enjeu qui nécessite, selon leurs propres dires, une prise de conscience et une mobilisation de toute la société. Les parents sont cette société qui a compris et qui le démontre chaque jour. Le reste tarde à suivre. En attendant, les tentatives d'affaiblissement s'intensifient...
A. C.



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