1er Salon du dessin d’Alger
Œuvres d’essences et de sens

Le Musée d’art moderne et contemporain d’Alger accueille, jusqu’au 5 mars, le 1er Salon du dessin où exposent une vingtaine d’artistes algériens sous le signe «Dessinez vos desseins». Initiée par la nouvelle directrice du MaMa, Mme Nadira Laggoune, cette manifestation est la première du genre à Alger.
C’est une manière de rendre justice à une discipline «considérée comme le langage le plus simple de l’expression artistique, éclipsée par la peinture et moins en vogue que la photo», estime la commissaire. La plupart des exposants font partie de cette nouvelle génération de plasticiens qui remuent le paysage artistique algérien depuis quelques années. Apportant chacun une singularité et une sémantique différente, ils ont en commun une créativité en mouvement et une incessante recherche esthétique.
L’originalité est également de mise dans la plupart des travaux proposés, à l’instar de cette série baptisée «Massa’rt» de Hichem Benchenine qui dessine sur des feuilles à tabac (massa), un accessoire multifonction devenu indissociable d’une certaine pop-culture remise au goût du jour par de nombreux artistes actuels.
Quant à Adel Bentounsi, il poursuit son double périple artistique et spirituel tant le mysticisme est omniprésent dans son œuvre : il participe à ce salon avec La dernière prière, un dessin sur mouchoir en papier où le minimalisme séduit autant qu’il intrigue et où l’on voit un minuscule prieur agenouillé face contre un livre.
L’incontournable Mehdi Djellil est également de la partie. L’un des artistes les plus talentueux et les plus surprenants de sa génération participe avec un triptyque lumineux d’où irradie une grâce toujours présente dans son œuvre, en même temps qu’une étrangeté intrinsèque et une atmosphère lancinante. On y voit, en lévitation, des personnages nus flottant dans une mer pastelle, corps enlacés ou en bataille. Torpeur et tension, érotisme et anatomie sèche, poésie et matérialité agressive, cohabitent comme souvent dans le travail de Mehdi. Pour sa part, Driss Ouadahi nous transporte vers un tout autre univers : en démembrant des paysages architecturaux et urbains, il recrée symboliquement le marasme de ces lieux de vie sans vie, délaissés ou clochardisés, mais conservant une certaine aura propre aux ruines.
A quelques pas de là, Thilelli Rahmoune séduit par l’étrangeté et l’ambiguïté de son monde pictural : son dessin sur adhésif représentant une créature mi-homme, mi-hiboux donne l’impression d’une situation paranormale mais inexplicablement réelle. On demeure dans des atmosphères similaires avec Abdelmalek Yahia dont le dessin quasi apocalyptique, intitulé «Ludisme», montre un brouillamini de ville engloutissant la silhouette frêle d’un clown. Cette vision cauchemardesque d’un monde sans contours où l’humain est écrasé par des jeux malsains, représente une «indécence magnifiée, une esthétique de la catastrophe» caractéristiques de l’œuvre de cet artiste batnéen qui expose depuis 1988. Yazid Oullab, lui, nous entraîne dans un art dépouillé et mélancolique où l’on croit distinguer un profil ADN enchevêtré intitulé «Houwa» (lui) ; l’œuvre de l’artiste est décrite par la commissaire de l’exposition comme «une quête de sens qui établit des ponts entre la sensation et le symbolique, le geste et le texte, l’artisanat et le rituel. Une œuvre dense aux dimensions infinies : religieuse, politique, culturelle, artistique, sociale… Une manière de réfléchir le monde qui est aussi une tentative de le reconstituer, de retrouver et de réécrire son sens premier».
Sarah H.

Le coup de bill’art du Soir
L’arme fatale

Par Kader Bakou
Dans son livre Malaya Zemlia (la petite terre), Léonid Brejnev raconte (sur une page) une anecdote «croustillante».
Malaya Zemlia est un petit bout de terre au sud de la Russie qui résiste encore à l’armée hitlérienne durant la Seconde Guerre mondiale. Les troupes des deux armées sont séparées par une courte distance. Pour taquiner le moral de l’ennemi, les Soviétiques dessinent sur un gros carton, à la peinture, une caricature d’Adolf Hitler en rat, aisément reconnaissable à sa moustache et à sa mèche de cheveux. Profitant de l’obscurité de la nuit, ils accrochent ce «portrait du führer» (en fureur) sur un mat improvisé, à portée d’une puissante mitrailleuse. Surprise sur prise, le lendemain, chez les Allemands qui envoient quelques soldats décrocher le «portrait» lèse-majesté : ils sont vite éliminés par la mitrailleuse soviétique. A la fin et, faute d’autres solutions, les Allemands décident de bombarder eux-mêmes «le führer», sous les hourras et les «encouragements» des soldats et officiers soviétiques. A la guerre comme à la guerre, tous les coups sont permis, y compris l’humour !
K. B. 
bakoukader@yahoo.fr

EN PRÉVISION DES JEUX MÉDITERRANÉENS 2021
Vers la création, à Oran, d’un orchestre symphonique

Un orchestre symphonique sera créé à Oran dans les deux prochaines années, a annoncé, dimanche à Oran, le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, lors d’une cérémonie de dénomination de l’Institut régional de musique au nom du moudjahid et artiste défunt Blaoui Houari.
L'orchestre symphonique, a indiqué Azzedine Mihoubi, sera créé dans un délai n’excédant pas deux années, dans le cadre des préparatifs des Jeux méditerranéens de 2021 qui auront lieu à Oran. «Les Jeux méditerranéens ne sont pas uniquement un événement sportif, mais également culturel, durant lequel l’Algérie et la culture algérienne, dans toutes ses dimensions, sera montrée au monde entier, et la création d’un orchestre symphonique est un challenge pour donner un cachet particulier à ces jeux», a-t-il déclaré, ajoutant que les pouvoirs publics apporteront toute l’aide nécessaire à ce projet, qui représente un véritable défi.
«Blaoui Houari est un moudjahid qui a également chanté l’Algérie et ses martyrs. C’est un grand artiste qui a marqué la mémoire de son pays, qui a donné un nouveau souffle à la culture algérienne. C’est une personnalité qui a laissé une empreinte indélébile en Algérie et à l’extérieur de l’Algérie», a-t-il dit, rappelant que l'artiste a laissé un grand répertoire dans lequel puisent les nouvelles générations.
«Il faut faire bouger la culture algérienne dans toutes ses dimensions», a-t-il soutenu, annonçant que plusieurs établissements culturels du pays seront baptisés aux noms de grands artistes défunts algériens. Par ailleurs, le ministre a assisté, au théâtre régional d’Oran Abdelkader-Alloula, à une opérette El Fadjr Wal Miqsalla (l’aube et la guillotine), un hommage à Ahmed Zabana, premier chahid guillotiné à la prison de Serkadji (Alger) le 19 juin 1956 ; le texte est écrit par Azzedine Mihoubi et la musique est de Blaoui Houari.
C’est, en quelque sorte, le testament du défunt artiste, qui avait émis le vœu, peu de temps avant sa mort, que l’opérette soit réalisée post mortem.
Auparavant, le ministre avait visité une exposition d’œuvres de l’artiste peintre Taleb Mahmoud, qui se tient actuellement au Musée des arts modernes d’Oran (MaMo).
Intitulée «Colorions l’Algérie, amour et paix», l’exposition réunit 88 œuvres de l’artiste Taleb Mahmoud entre toiles, sculptures et calligraphies et représente une année de son travail. Toutes ces activités ont été organisées dans le cadre de la commémoration de la Journée nationale du chahid.

«Mostaganem, capitale du théâtre 2017»
Semaine culturelle de Béjaïa

La semaine culturelle théâtrale de la wilaya de Béjaïa s'est ouverte, dimanche soir, au théâtre régional Djillali-Benabdelhalim de Mostaganem, dans le cadre de la manifestation «Mostaganem, capitale du théâtre 2017». La cérémonie d’ouverture de cette manifestation culturelle de trois jours a été marquée par une représentation théâtrale intitulée «Aoudat Harraga».
Une nouvelle production du Théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh de Béjaïa, écrite, mise en scène et interprétée par Rachid Maamria en compagnie des artistes Sami Zebila et Soraya Simoud. Dans le cadre de cette manifestation, il est prévu, lundi, une pièce théâtrale pour adultes intitulée «El Guerrab oual ghaba» du même metteur en scène, qui est une adaptation du texte de l’écrivain dramaturge bulgare Nicolaï Khalaitov et interprétée par Rachid Maamria et Djouhara Deraghla. Cette semaine culturelle sera clôturée, mardi, par une représentation théâtrale pour enfants en langue amazighe, Tirfit Netezgui, qui a obtenu le prix de la meilleure interprétation féminine lors du Festival national du théâtre amazigh en 2016.
Le programme de la semaine théâtrale de la wilaya de Béjaïa comporte une exposition de photos, d'affiches d’œuvres théâtrales produites par le TR de Béjaïa, de costumes et d'accessoires de pièces théâtrales au hall du théâtre régional de Mostaganem.
Pour rappel, la manifestation «Mostaganem, capitale du théâtre 2017» a été entamée en mars 2017 pour durer une année sous le slogan : «Célébrons la ville, célébrons le théâtre». Elle a accueilli, à ce jour, les semaines culturelles des wilayas de Constantine, Annaba, Batna, Tissemsilt, Mascara, Aïn Defla, Souk Ahras, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Chlef, Boumerdès, El-Tarf, Saïda, Guelma et Aïn Témouchent.

ACTUCULT

Librairie générale d’El Biar (4, Place Kennedy, Alger)
Mercredi 21 février à partir de 14h : Belaid Ababe signera son livre Vérités sans tabous. L’assassinat de Abane Ramadane, paru aux éditions Dar El Othmania.
Librairie du tiers-monde (Alger-centre)
Samedi 24 février à 14h : Christian Phéline signera son livre Des Algériens au barreau, paru aux éditions Casbah.
Salle Ibn-Zeydoun de Riadh El-Feth (El-Madania, Alger)
Jeudi 22 février à 19h : concert de Abbas Righi.
Prix du billet : 600 DA.
Palais de la culture Moufdi- Zakaria (Kouba, Alger)
Lundi 26 février à partir de 9h30 :
A l’occasion de l’Année européenne du patrimoine, l’ambassade d’Italie et l’Institut culturel italien d’Alger, en collaboration avec le ministère de la Culture et le Centre national de recherche en archéologie (CNRA), organise une rencontre sur le thème : «Patrimoine & Valorisation».
Opéra d’Alger (Ouled Fayet, Alger)
Mercredi 21 février à 19h30 : En commémoration du 40e anniversaire de la disparition de Abdelkrim Dali, la Fondation Cheikh-Abdelkrim-Dali organise une soirée artistique animée par Nour Eddine Saoudi, Nouri Koufi et le ballet Profil.
Vendredi 23 février à 18h : concert «Conexion» de flamenco-Jazz, par Chicuelo & Marco Mezquida.
Galerie Abdelhalim-Hamch de la maison de la culture Abdelkader-Alloula (Tlemcen)
Jusqu’au 28 février : exposition d'œuvres picturales et de sculptures de l'artiste Ahmed Mebarki.
Galerie d’art de l’hôtel Sofitel (El-hamma, Alger)
Jusqu’au 6 mars : exposition-vente «D’ici et d’ailleurs» de l’artiste Mira Naporowska.
Galerie Civ-oeil (3, rue mohamed latrèche, miramar, oran)
Jusqu’au 28 février : Exposition de l’artiste peintre et illustrateur
La Main du Peuple (Merine Hadj Abderrahmane).
Galerie d’art Dar El-Kenz (325, lot Bouchaoui, Chéraga, Alger)
Du 24 février au 11 mars : Exposition «Les empreintes du temps» de l’artiste Kamel Benchemakh. Vernissage le samedi 24 février à partir de 15h.
Seen Art Gallery (156, Lotissement El-Bina, Dély IBrahim, Alger)
Jusqu’au 25 février : exposition intitulée «Hope in Darkness» de l’artiste Hacen Drici.
Musée public national d’art moderne & contemporain d’Alger (25, rue Larbi-Ben- M’hidi, Alger-Centre)
Jusqu’au 5 mars : 1er Salon du dessin d’Alger intitulé «Dessinez vos desseins».