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Rubrique Ce monde qui bouge

À propos de la Chine et de l’Iran, Washington dicte, les alliés suivent

Toujours prêt à se coucher devant Washington ? C’est bien ce que l’on observe à propos de l’Iran et du chinois Huawei, numéro un mondial de la téléphonie mobile. 
Sur l’Iran par exemple, invoquant la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, la France, qui avait pourtant pris ses distances avec les Etats-Unis quand ces derniers avaient dénoncé l’accord sur le nucléaire iranien, a demandé fermement à Téhéran de «cesser immédiatement toutes les activités liées aux tirs d’essais de missiles balistiques pouvant porter des charges nucléaires» !
Or, cette résolution, adoptée en 2015, qui confirmait l’accord nucléaire signé entre l’Iran et les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU plus l’Allemagne (les 5+1), ne mentionne aucunement que Téhéran, du moment qu’elle a accepté les conditions qui lui ont été imposées, doive s’abstenir de fabriquer des missiles à usage défensif. D’autant qu’Israël, contrairement à l’Iran, n’a pas signé le traité de non-prolifération des armes nucléaires (TPN) et dispose de quelque 200 têtes nucléaires et de missiles balistiques prêts à l’emploi. Mais c’est ainsi, «on voit la paille dans l’œil du voisin mais pas la poutre dans le sien» ! 
Si la France de Macron a réagi de la sorte, c’est qu’elle s’apprête à remettre en cause l’accord nucléaire conclu avec l’Iran afin d’être sur la même longueur d’onde que Donald Trump qui, par sa décision, a obligé les entreprises françaises - dont Total - et européennes, à annuler tous leurs accords commerciaux libellés en dollars avec Téhéran, sous peine de sanctions. 
Plus encore, si à l’égard de l’Iran l’intransigeance est de mise, on observera en revanche que ni Washington, ni Londres, ni Paris n’ont exigé de l’Arabie Saoudite qu’elle cesse de fabriquer et de tester des missiles balistiques dans son usine d’Al-Watah au sud-ouest de Riyad, comme vient de le révéler, photo satellite à l’appui, le Washington Post du 24 janvier. 
Or, la première question qui vient à l’esprit est de savoir qui fournit la technologie nécessaire aux Saoudiens pour fabriquer des missiles pouvant transporter, pour l’heure, des bombes conventionnelles. Etant le deuxième importateur mondial d’armes occidentales, l’Arabie Saoudite, alliée de l’Occident contre l’Iran, est un client à ménager. Raison pour laquelle il ne peut pas trop l’ennuyer en lui demandant des comptes quand elle se rend coupable de bavures à répétition contre les civils yéménites. 
Concernant la Chine, qu’experts, politiques et médias européens et américains pointent comme le nouvel adversaire de l’Occident, on assiste au même positionnement des capitales occidentales, dès lors que Donald Trump lève le petit doigt. Ainsi en va-t-il de Huwaei, le géant chinois de la téléphonie mobile. Washington donne le «la», les autres suivent comme des toutous. 
De quoi s’agit-il ? Un, Washington a demandé l'extradition de Meng Wanzhou, la directrice financière — et fille du fondateur — de Huawei, arrêtée au Canada en décembre sur mandat US, sous l’accusation de violation des sanctions économiques américaines frappant l'Iran, ainsi que d'espionnage industriel. Rien de moins. Deux, toujours prêts à se coucher devant le maître US, la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie, la France de Macron, ont, tour à tour, évoqué des risques de sécurité concernant les équipements fournis par Huawei et d’espionnage de leurs communications au cas où ces pays les utiliseraient ! 
Or, en matière d’écoutes et d’espionnage, chacun sait – c’est un secret de Polichinelle – que les GAFA — Google, Apple, Facebook et Amazon – coopèrent étroitement avec la NSA (National Security Agency) qui coiffe tous les services de sécurité, CIA et FBI compris, via le traitement et l’exploitation des données et informations véhiculées par les messageries personnelles, les comptes et autres réseaux sociaux, et ce, sans compter les satellites espions. Et que sur ce plan, les Etats-Unis devancent de loin la Chine. 
La vraie raison de ce conflit, appelons-le ainsi, est que Huawei, en matière de cinquième génération des technologies mobiles (la 5G ), est plus performant et plus innovant que ses concurrents américains, Apple, Google, Windows par exemple, qui, comme tout le monde le sait – et nous sommes priés de les croire sur parole — ne se livrent à aucun exercice d’espionnage ! 
En tentant de bloquer Huawei, car en coulisses des négociations ont bel et bien lieu entre Américains et Chinois, Washington joue la montre le temps que Apple, Google et autres fournisseurs de technologies de communication rattrapent un tant soit peu leur retard. Le reste, c’est du pipeau. 
H. Z.

 

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