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Rubrique Ce monde qui bouge

Cinquième mandat et partenaires de l’Algérie

Seddik Chihab du RND avait au moins le mérite de la clarté quand il a invoqué l’impossibilité de trouver un candidat autre qu’Abdelaziz Bouteflika qui ferait l’unanimité au sein des cercles dirigeants du pays. «Beaucoup de gens nous font le reproche d’avoir soutenu un Président amoindri (…) lorsqu’il s’agit des impératifs et des choix politiques, tous ces petits détails sont dépassés. Lorsque le président de la République a eu le courage de sortir devant le peuple sur une chaise roulante, il a assumé sa maladie avec dignité et courage. Alors, ce n’est plus un prétexte valable pour nous face à ce qui nous attend comme défi (…) ce soutien est un choix bien réfléchi, délibéré, dans l’intérêt de l’Etat, de l’Algérie et de sa stabilité», déclarait-il le 27 octobre. Ahmed Ouyahia ne dit pas autre chose quand il déclare qu’«il est dans l’intérêt général de lui permettre de rester aux commandes du pays». 
Un «soutien réfléchi», cela veut dire tout simplement que faute de mieux, ce sera Abdelaziz Bouteflika, seul garant, aux yeux de tous ceux qui l’appellent à briguer un nouveau mandat, de la continuité du système politique actuel. Raison pour laquelle le secrétaire général Djamel Ould-Abbès l’a présenté comme le «candidat du FLN à l’élection présidentielle prévue en 2019». 
Si, comme l’affirment les partisans d’un 5e mandat, l’Algérie ne peut se passer de M. Bouteflika, autant faire l’économie d’une élection présidentielle en le reconduisant automatiquement dans ses fonctions et qu’on n’en parle plus, d’autant que Djamel Ould-Abbès a déjà dressé un bilan positif de près de 20 ans de pouvoir du chef de l’Etat. 
L’ennui est qu’au sein du camp présidentiel, plus personne ne nie que le Président n’est pas au mieux de sa forme comme en attestent les dernières images diffusées par la Télévision nationale, qui jettent de l’ombre sur les affirmations des uns et des autres quant à ses capacités à diriger à nouveau le pays. Et de cela, l’Algérien «d’en bas», qu’Ould-Abbès et ses alliés croient connaître, n’est pas dupe. 
Reste à savoir si le FLN et ses alliés, qui se disputent le monopole de la proximité avec la présidence, parviendront à atteindre leur but car la maladie du Président constitue un sérieux handicap pour lui-même et ses soutiens. C’est, quoi qu’on en pense, une vraie incertitude. Qui plus est, dans un contexte de tensions latentes, d’une explosion des réseaux sociaux qui parasitent le débat politique, avec une opposition politique qui peine à être audible, affaiblie plus par ses divisions et ses déchirements internes que par les pressions du pouvoir, l’armée pourrait être amenée à dire son mot. 
Force est de constater que l’ANP est très présente sur la scène nationale. Elle communique beaucoup, plus que de coutume. Ce qui n’est pas anodin par les temps qui courent. Pas un jour ne passe sans que l’on nous montre des images de manœuvres militaires destinées à parer aux menaces, bien réelles, aux frontières du pays. Et, malgré l’affaire des «cinq généraux», elle bénéficie d’un crédit certain auprès de l’opinion nationale. 
Quant aux partenaires de l’Algérie, il est normal qu’ils soient attentifs à ce qui s’y passe, surtout à quelques mois de la fin de mandat du Président Bouteflika. La France, en particulier, est la plus citée. Mais de là à croire que l’axe «Paris-Alger» serait aussi important que «l’axe Paris-Berlin» (El Watan du 6/11), ce n’est pas sérieux. C’est une vue de l’esprit. 
Outre les rapports économiques, deux choses préoccupent la France : d’une part, la crainte d’une déstabilisation d’un pays peuplé par plus de 40 millions d’habitants et, d’autre part, la sécurité régionale. Sur le premier point, Paris fait montre d’un pragmatisme froid qui tranche avec les années Chirac ou Hollande. Elle est prête à s’accommoder d’un cinquième mandat. Sur le second point, elle souhaiterait que l’Algérie, seul pays de la région disposant d’une capacité opérationnelle, intègre le G-5 Sahel, structure sur laquelle la France pense se décharger à terme en matière de lutte antiterroriste et ainsi se désengager du bourbier sahélien. Or, jusqu’à preuve du contraire, Alger n’est pas prête à rompre avec sa doctrine de non-engagement dans des systèmes multilatéraux qui hypothéqueraient sa liberté de décision.(1)
H. Z.

1) Voir H. Z., «55 ans de rapports entre l’Algérie et la France», étude publiée en deux parties dans le Soir d’Algérie des 25 et 26/09/18.

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