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Rubrique Ce monde qui bouge

Démographie, l’Allemagne puissance militaire… et Belmadi

DÉMOGRAPHIE. En 30 ans, la population algérienne a quasiment doublé passant de 25,7 millions en 1990 à 46 millions à fin 2022. Durant la même période, la population de l’Espagne a augmenté de 6,7 millions de personnes passant de 39,8 millions (1990) à 46,5 millions (fin 2022). Si aujourd’hui les deux pays sont à égalité en termes de population, ils ne le sont pas en termes de développement et de niveau de vie. Le PIB espagnol, 1 200 milliards de dollars à fin 2021, est sept fois supérieur au PIB de l’Algérie, estimé à 170 milliards de dollars à fin 2022 selon le FMI.
Cela dit, même si pour la première fois depuis 2014, l’Algérie a enregistré un recul des naissances, passée sous la barre du million par an, il n’en reste pas moins que la croissance démographique – l’Algérie comptera 50 millions d’habitants en 2030 – entravera, quoi qu’en on pense, le développement et l’amélioration des conditions de vie. En effet, il faudra créer plus d’emplois, développer les infrastructures, assurer la sécurité alimentaire, l’eau, la santé, l’habitat, l’éducation et la formation et, partant, la qualité du cadre de vie et de l’environnement... Outre que tout cela nécessite de gros investissements que ne peuvent assurer le pétrole et le gaz qui sont, pour l’heure, les seules sources de financement, la maîtrise de la natalité est, qu’on le veuille ou non, un passage obligé.

L’Allemagne, 1re puissance militaire d’Europe ? Le missile tombé mardi soir en territoire polonais et que certains attribuent à la Russie va sans doute servir d’argument de poids au chancelier allemand Olof Schultz qui déclarait en mai dernier : «Bientôt, l'Allemagne aura la plus grande armée conventionnelle d'Europe» (Les Échos du 26/10/22). «Notre armée doit devenir le pilier de la défense conventionnelle en Europe, la force armée la mieux équipée d'Europe», assurait le même Olof Schultz le 16 septembre dernier devant les gradés de l’armée allemande. Et ça n’a pas tardé. Une enveloppe de 100 milliards d’euros à laquelle va s’ajouter une dépense de 70 à 80 milliards d'euros par an a été allouée à l’armée allemande. Voilà donc la Russie de Poutine avertie. Un Poutine, dont le vice-chancelier allemand, l’écologiste Robert Habeck, devenu depuis un va-t-en-guerre, a appelé à «réduire le pouvoir […] et, à terme, le détruire» (Challenges 18/03/22) !
Toujours dans cet ordre d’idées, le chancelier allemand, soutenu par ses alliés écologistes qui ont jeté leur pacifisme aux oubliettes, s’est prononcé en faveur d’un projet de bouclier antimissile et anti-aérien, un «Dôme de fer» dit «European Sky Shield». Ce projet, soutenu par 14 pays membres de l'Otan dont la Grande-Bretagne, ne bénéficie pas du soutien de la France, mécontente que l’Allemagne, son alliée traditionnelle, ait annoncé ce plan sans la consulter, ce que croit savoir le quotidien économique allemand Handelsblatt, cité par son homologue français Les Echos. Quant à la paix, il faudra patienter…

FOOTBALL. Il sera surtout question de communication car à l’heure où s’écrivait cette chronique, je ne sais pas si l’Algérie a battu le Mali ou fait match nul. Cela étant, la dernière conférence de presse de Djamel Belmadi réduite à 30 minutes avec un nombre restreint de journalistes est symptomatique de l’absence d’une vraie stratégie de communication au moment où le football algérien en a le plus besoin. En la matière, la FAF aurait dû s’inspirer de ce qui se fait de mieux en Europe en matière de communication sportive. En France, par exemple, il existe un document dit «Convention Medias-Presse du Football français» établi entre la Fédération française de football (FFF) et l’Union des journalistes de sports en France (UJSF), qui définit les règles régissant les relations entre la FFF et la presse. La même FFF dispose d’une direction des communications et des relations publiques chargée d’informer, et surtout de définir la stratégie de prise de parole et d'assurer la communication et les relations avec les journalistes accrédités, les accréditations et la gestion des interviews. «Les journalistes ne sont pas autorisés à solliciter directement les joueurs, entraîneurs et arbitres», lit-on par exemple dans la Charte Médias, un document établi entre la Ligue professionnelle de football et l’UJSF. Plus encore, outre la carte professionnelle de presse, le journaliste sportif doit disposer d’une «carte Sports presse» délivrée par l’UJSF. Enfin, ajoutons qu’entraîneurs et joueurs sont formés à la communication…
En Algérie, on n’en est pas là, mais il faudra bien s’y mettre si on veut éviter ces conférences de presse qui tournent parfois au pugilat verbal, voire à des questions extra-sportives. Bonne chance pour l’équipe nationale…
À jeudi.
H. Z.

 

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