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Rubrique Ce monde qui bouge

FLN, acte IV(1). France, la révolution et le «complot» terroriste !

Y aura-t-il ou non une élection présidentielle en 2019 ? Logiquement et constitutionnellement, la réponse est oui. Mais à observer ce qui se passe, tout porte à croire que le 5e mandat n’est plus une priorité. On n’appelle plus Abdelaziz Bouteflika à briguer un nouveau mandat mais à «poursuivre sa mission» quand d’autres appellent à un report de l’élection présidentielle ! 
Mais disons-le franchement, les Algériens, j’ai pu le constater, ne semblent prêter que peu d’intérêt à cette élection présidentielle dont ils savent qu’elle est jouée d’avance, en raison d’une opposition qui, en plus d’être fragmentée, peine à se faire entendre. Ils sont plutôt préoccupés par l’emploi et le développement comme l’a montré l’incroyable mobilisation en faveur de Cevital à Béjaïa. 
Alors, il y a le FLN, qui, dans son petit coin, essaie de recoller les morceaux pour relancer la machine. L’inconvénient, c’est que la direction transitoire dirigée par Moad Bouchareb a fait appel à des vieux pour faire du neuf alors qu’on pensait que le FLN allait changer de logiciel et de look, pour faire plus jeune. Ce n’est, apparemment, pas le cas avec un Abdelaziz Belkhadem – pourtant chassé comme un malpropre en 2014 – et qui n’a pas renoncé à être «calife à la place du calife», Salah Goudjil, Abdelkrim Abada, qui ne sont plus de première jeunesse, un Ammar Saâdani qui fait le sourd et un Ould-Abbès qui se repose mais qui espère bien jouer encore un petit rôle. 
Est-ce pour encadrer et conseiller les jeunes loups qui aspirent à diriger le parti ? Sans doute que non. Ces «vieux» ne sont pas là pour jouer aux guides. 
France. A propos des «Gilets jaunes», ce qui se passe en France est assez inédit, ça ne ressemble à rien de connu. Pour autant, le gouvernement Macron fait-il face à une situation révolutionnaire au sens défini par Marx et Lénine et que certains leaders de la gauche appellent implicitement de leurs vœux ?  
«Quels sont, d’une façon générale, les indices d’une situation révolutionnaire?» s’interrogeait Lénine en 1915. C’est loin, me direz-vous. Et d’indiquer trois conditions : « 1) Impossibilité pour les classes dominantes de maintenir leur domination sous une forme inchangée ; crise du «sommet», crise de la politique de la classe dominante, et qui crée une fissure par laquelle le mécontentement et l’indignation des classes opprimées se fraient un chemin. Pour que la révolution éclate, il ne suffit pas, habituellement, que «la base ne veuille plus» vivre comme auparavant, mais il importe encore que «le sommet ne le puisse plus». 
2) Aggravation, plus qu’à l’ordinaire, de la misère et de la détresse des classes opprimées. 
3) Accentuation marquée, pour les raisons indiquées plus haut, de l’activité des masses, qui se laissent tranquillement piller dans les périodes «pacifiques», mais qui, en période orageuse, sont poussées, tant par la crise dans son ensemble que par le «sommet» lui-même, vers une action historique indépendante. Sans ces changements objectifs, indépendants de la volonté non seulement de tels ou tels groupes et partis, mais encore de telles ou telles classes, la révolution est, en règle générale, impossible» ajoutait Lénine dans le chapitre 2 de «La Faillite de la IIe Internationale, 1915». 
Quoique le terme «mouvement» soit inapproprié pour désigner les actions protestataires des «Gilets jaunes» français, qualifiées d’«insurrection citoyenne» par Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise (FI), ces actions répondent-elles à ces trois conditions ? Ou alors s’agit-il de ce que Karl Marx désigne par «révolte sociale» où priment les sentiments de désespoir et de ressentiment et que, pour l’heure, les partis de gauche, pour des raisons longues à expliquer, sont dans l’incapacité d’encadrer pour lui donner un sens ? 
L’attentat de Strasbourg va-t-il changer la donne, attentat que certains qualifient de «complot» (ourdi ?) anti-Gilets jaunes, tandis que droite et extrême-droite ont sauté sur l’occasion pour désigner à la vindicte populaire qui vous savez. «L’acte V de l’insurrection citoyenne» à laquelle a appelé M. Mélenchon mobilisera-t-il autant que samedi dernier ? A voir… 
H. Z.

(1) Acte IV, parce que précédé par l’éviction de Belkhadem (acte I), de Saâdani (acte II) et d’Ould-Abbès (acte III). 

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