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Rubrique Ce monde qui bouge

FLN, le coronavirus au secours du parti ?

Que pense Abdelaziz Bouteflika, toujours président du FLN, du climat, à la limite du comique, régnant au sein d’un parti dont le Hirak, c’est le moins qu’on puisse dire, a signé la fin de partie ? Et d’abord de l’élection quelque peu controversée de son nouveau secrétaire général Abou Fadl El Baadji, grâce au concours du coronavirus, qui s’était invité à la réunion du comité central du parti. 
Son rival, Djamel Benhamouda, suspecté d’avoir contracté le coronavirus, a été empêché d’assister à la réunion du CC du parti où il compterait de nombreux soutiens ! Et nous apprend Le Soir du 1er juin «le certificat médical» que «s’est fait délivrer» le malheureux candidat par l’hôpital Laâdi-Flici d’Alger «ne lui a été d’aucun secours». La faute à qui ? Au coronavirus ? Disons plutôt qu’il a été victime des pratiques bien rodées existantes au sein du FLN et qui ont émaillé son histoire depuis 1979.(1)
Feu Abdelhamid Mehri n’a-t-il pas été éliminé en 1996 de la direction du FLN, au terme  d’un «coup d’Etat scientifique » organisé par ses adversaires et mené par Boualem Benhamouda ? Et que dire d’Ali Benflis, victime en 2003 de « la justice de la nuit » quand il a appris, par un beau matin, que le 8e congrès du parti qui l’avait fait élire à la tête du FLN a été invalidé ? 
Et que l’un de ses tombeurs, Abdelaziz Belkhadem, qui agissait sur instruction du Palais d’El-Mouradia et qui a pris la tête du parti à l’issue d’un 8e congrès (bis), allait lui-même être victime des mêmes pratiques de la part d’un dénommé Ammar Saâdani, «drabki» de son état ! Et ce, avant que Saâdani ne soit lui-même remplacé par Djamel Ould Abbès, en octobre 2016, deux ans après sa campagne «victorieuse» contre le général Mediene et le DRS, sur instructions venues de plus haut ! Et que dire des secrétaires généraux suivants ? Djamel Ould Abbès est en prison, son successeur Mohamed Djemaï, élu en avril 2019, n’a pas eu le temps de chauffer le «koursi» de SG du parti, qu’il se retrouve lui aussi en prison pour «destruction de documents judiciaires et menaces» !  
Le FLN, c’est aussi cette mauvaise blague dont a été victime Saïd Bouhadja, alors président de l’APN, quand un beau matin, tous les députés du FLN, dont une bonne partie membres du CC du parti, aidés de leurs petits frères du RND, du TAJ et du MPA de Amara Benyounès, l’ont empêché d’accéder à la Chambre basse en en verrouillant les accès avec des cadenas !  Et mis dehors… 
Le nouveau chef du FLN, Abou El Fadl Baadji, n’est pas tout à fait tiré d’affaire. Non parce qu’il est diplômé de l’Université de Rabat et qu’il aurait des liens familiaux au Maroc, mais en raison de ses liens passés avec Ammar Saâdani qui, depuis la richissime Neuilly-sur-Seine où il a trouvé refuge, s’était prononcé le 21 octobre dernier sur le site TSA pour la «marocanité» du Sahara Occidental. «En vérité, je considère que le Sahara est marocain et rien d’autre», déclarait-il alors ! 
Le plus incroyable, dans cette histoire, est que Saâdani, qui a eu tout le loisir de quitter le pays sans être inquiété – il était à Alger à la veille de la destitution de Bouteflika – est toujours membre du FLN, Djamel Ould Abbès et Mohamed Djemaï sont toujours membres du CC du parti et… Abdelaziz Bouteflika en est toujours le président ! A vie ? Sans doute ! 
Un mot sur le documentaire de France-5. Le plus inquiétant, au regard du torrent de haine auquel on a assisté à l’égard des cinq jeunes, c’est l’absence de condamnation ferme contre ce climat d’intolérance haineuse de la part de tous ces acteurs de la société civile et politique qui sont dans le Hirak, y compris de la part de certains partis démocrates ! 
H. Z. 

1) C’est la deuxième fois – la première c’était en avril 2019 – que Djamel Benhamouda tente de briguer le poste de SG du FLN. 

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