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Rubrique Ce monde qui bouge

Hirak, le 12 décembre, c’est demain !

Il faut se rendre à l’évidence, l’Algérie n’est pas tout à fait sortie du 5e mandat. Elle a perdu huit mois, alors que tout était encore possible quand Bouteflika a démissionné le 2 avril. L’ex-chef de l’Etat est parti, mais la situation est restée globalement en l’état. Et bien que quelques têtes aient sauté, le gouvernement nommé par Bouteflika, les institutions et partis qui ont validé ses quatre mandats successifs et sa politique durant 20 ans, sont encore en place. Et parmi les six prétendants qui s’apprêtent à lui succéder le 12 décembre prochain si l’élection a lieu, quatre d’entre eux — Benflis, Tebboune, Bengrina, Mihoubi — ont été des gestionnaires loyaux du système politique remodelé à son gré par Bouteflika via divers accommodements constitutionnels.
Plus encore, aucun des candidats cités plus haut n’est un candidat de rupture. Ce ne sera donc pas une élection ouverte mais une compétition entre ex-responsables du système qui ont accepté le deal proposé par le pouvoir de fait, et qui font montre d’une discrétion étonnante – aucun n’ose sortir sur le terrain, ils communiquent à minima – alors que le 12 décembre, c’est demain.
La séquence ouverte le 22 février n’est donc pas près de se refermer. Le Hirak, sorte de 2e renaissance du pays après celle de 1962, et dont la force réside dans cette jonction historique entre les classes populaires, les couches moyennes et cette fraction libérale et moderniste de la classe bourgeoise, ne s’est pas fracturé, malgré les tentatives de division, l’incarcération d’une centaine d’activistes ou plus du Hirak et de premières condamnations mardi à Alger. Et la mise au pas des médias.
Mieux, comme l’ont montré les manifestations de rejet du projet de loi sur les hydrocarbures, le Hirak est une expression concrète de l’existence d’une opinion publique active qui structure désormais le champ politique, une opinion avec laquelle les politiques et les futurs gouvernants devront compter. C’est cette capacité de se régénérer en se saisissant et en donnant de la visibilité à des faits touchant l’intérêt national qui fait sa force et son originalité, et le différencie des émeutes sociales sans débouchés politiques ayant jalonné le pays durant les années 2000.
C’est sûr, cela dérange parce que le Hirak s’inscrit dans cette mondialisation des révoltes citoyennes et sociales, qui touche de nombreux pays comme le Liban, l’Égypte, le Chili, l’Irak..., et tous ces pays socialement ravagés par le néo-libéralisme.
Cela dit, à quelques jours du 26 octobre, date-butoir du dépôt des candidatures au Conseil constitutionnel, le moins qu’on puisse ajouter est que la situation est loin d’être claire. L’Autorité en charge du processus électoral semble faire du surplace. Elle a été dans l’incapacité de contrôler la révision des listes électorales et les conditions dans lesquelles s’effectue la récolte par les candidats à la présidentielle des 60 000 parrainages de signatures – 1200 dans 26 wilayas — ce qui la contraint à laisser ces tâches ingrates aux bons soins d’une administration dont on connaît le rôle joué par le passé dans les scrutins précédents.
A propos de la campagne des parrainages, d’aucuns s’interrogent sur sa faisabilité : ils se demandent comment, par les temps qui courent, s’y prendront des candidats sans appareil politique important, pour récolter 1200 signatures par wilaya quand on sait que la loi fait obligation au citoyen parrainant le candidat d’être physiquement présent pour signer, carte d’identité à l’appui, le formulaire de parrainage, vérifier qu’il habite bien la wilaya en question…
En vérité, quoi qu’en ait dit mardi le Président Bensalah, les autorités sont devant une vraie difficulté. Tenir une élection présidentielle dans un tel climat, avec des gens en prison pour avoir brandi l’emblème amazigh ou exprimé une opinion qui ne plaît pas, n’est pas souhaitable. Même les personnalités politiques signataires de l’appel du 15 octobre, favorables à la tenue d’une élection présidentielle mais avec des garanties - libération des détenus du Hirak et du champ médiatique entre autres - ont fait part de leur profonde inquiétude : elles demandent aux autorités de faire montre de raison et de sagesse et d’opter pour un compromis acceptable par tous.
H. Z.

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