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Rubrique Ce monde qui bouge

Lula a gagné malgré Neymar. Le budget de l’ANP

BRÉSIL. Ni le soutien de Neymar, qui a promis de dédier son prochain but à la Coupe du monde à Bolsonaro, et d’autres stars du foot brésilien, Paqueta, Romario, Ronaldino et Daniel Aves entre autres, pourtant issus de milieux pauvres, ni le fait que le président sortant se soit affublé du maillot de la Seleção (équipe du Brésil), ne lui ont permis de remporter l’élection présidentielle. Jair Bolsonaro, symbole de l’extrême-droite brésilienne, surnommé le «Donald Trump» tropical, aurait dû tenir compte de l’avertissement de Richarlison, autre star brésilienne, pour qui le maillot de la Seleção «représente tout le monde mais pas une frange de la population» ! En clair, instrumentaliser le maillot de la sélection brésilienne à des fins électorales n’a pas servi le candidat de l’extrême droite brésilienne et ami de Benyamin Netanyahu, à qui il avait rendu visite comme président du Brésil, trois mois après son élection en janvier 2019.
Le candidat de gauche Lula da Silva n’a pas eu besoin du soutien des stars de foot brésiliennes pour remporter l’élection présidentielle. Et contrairement à Bolsonaro, le retour de Lula au pouvoir, connu pour son soutien à la cause palestinienne, en effraie plus d’un en Israël et ailleurs.
«Lula élu président, Israël perd un allié», écrit JForum, le portail juif francophone. En effet, les Israéliens n’ont pas oublié que le Brésil, sous la présidence de Lula (2003-2011), avait été l’un des premiers pays au monde à reconnaître officiellement la Palestine en tant qu’État. Ce qui fait que son retour à la tête du Brésil inquiète Israël et ses alliés.
Douze ans après avoir quitté le pouvoir, Lula, 77 ans, sait que c’est sa dernière chance pour faire du Brésil un pays moins fracturé socialement. Élu à une courte majorité – 50,90% contre 49,10% pour Bolsonaro – il a du pain sur la planche. Il ne dispose pas de la majorité au Congrès (Parlement). Ce qui ne va pas lui faciliter la tâche pour faire passer ses réformes progressistes.
Son atout est qu’il sait d’où il vient. Né dans la misère, entré tôt dans la vie – enfant, il était cireur de chaussures dans les rues de Sao Palo — avant d’embrasser une carrière d’ouvrier métallurgiste et être ce leader syndical qui a bravé la dictature militaire dans les années 70 et 80, et créé le Parti des travailleurs. Lula, que l’historien américain John D. French a surnommé «le Pelé de la politique», doit faire face à deux défis majeurs : relancer l’économie, répondre aux fortes attentes sociales des couches populaires ayant voté pour lui et, partant, réduire autant que possible la fracture sociale.

ANP. Le budget 2023 pour la défense nationale a quasiment doublé. Quoi que l’on pense de la situation que traverse le pays, il faut se rendre à l’évidence. L’Algérie vit dans un contexte régional qui a radicalement changé depuis 2011 et qui est devenu extrêmement dangereux.
Un, elle partage des frontières avec sept pays — la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Sahara Occidental, le Maroc, le Niger, et la Tunisie – soit plus de 6 700 km dont il faut assurer la sécurité. Deux, la coopération sécuritaire nouée par Rabat et Tel Aviv après la normalisation de leurs relations a changé la donne stratégique et sécuritaire dans la région. Elle pose un vrai problème de sécurité nationale à l’Algérie. Cette normalisation n’est pas étrangère au ton arrogant de Rabat à l’égard d’Alger mais aussi vis-à-vis même des partenaires européens du Maroc. Omar Hilale, le représentant du Makhzen à l’ONU, ne tiendrait pas des propos aussi guerriers et agressifs vis-à-vis de l’Algérie, n’excluant même pas une annexion pure et simple de la partie du Sahara occidental sous contrôle des Sahraouis, si le Maroc ne bénéficiait pas du parapluie sécuritaire israélien.
Vu les circonstances et sans sacrifier la relance économique et le développement et, partant l’emploi, l’Algérie doit donc se donner les moyens de sa sécurité car personne ne le fera à sa place.
À jeudi.
H. Z.

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