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Rubrique Ce monde qui bouge

Miss Algérie est black, et alors ? Qui a assassiné Alloula et Medjoubi ?

L’élection de Miss Algérie pose une question : Khadidja Benhamou est black et alors ? L’Algérie est-elle blanche ? Désolé pour les racistes de chez nous, l’Algérie est un pays culturellement métissé. Et l’élection de la nouvelle Miss Algérie, Khadidja Benhamou, a eu le mérite de donner une visibilité à ce métissage culturel. Plus généralement, l’identité algérienne est plurielle. Elle ne saurait être réduite à une identité ethnique qui n’existe pas. 
Les Noirs algériens, parlons-en ? Ils existent, ils sont nombreux et présents sur cette terre algérienne, bien avant l’avènement de l’islam, l’arrivée des Arabes et des Turcs. Disons-le nettement : toute personne ayant le S-12, pour paraphraser le propos du sélectionneur national Djamel Belmadi, est algérienne. Et si on était logique avec nous-mêmes, avec ces valeurs héritées du mouvement national qui ont fait d’Alger le siège des mouvements de libération africains dans les années 60-70, quiconque naît sur cette terre algérienne devrait bénéficier, au nom du droit du sol, à la nationalité algérienne. 
Les réactions provoquées par cette haine raciste à l’endroit de la nouvelle Miss Algérie, et les prises de position qui s’en sont suivies, même si elles n’ont pas été relayées par les politiques et les médias officiels, montrent qu’ils sont nombreux ces Algériennes et Algériens qui n’entendent pas laisser le terrain libre aux émules d’un racisme qui, par ces temps de crise et d’incertitudes, a tendance à s’exprimer impunément et sans tabou. Quant aux pouvoirs publics, il est temps qu’ils mettent le holà. En attendant, bonne chance à Khadidja Benhamou. 
Le square Port-Saïd a été rouvert au public après avoir été restauré car il en avait bien besoin. Sur cet espace situé juste en face du Théâtre national et qui sera ouvert aux activités artistiques et culturelles, des bustes d’artistes décédés ont été installés, parmi lesquels ceux de Abdelkader Alloula et Azzedine Medjoubi. 
Il aurait fallu par devoir de mémoire rappeler que ces deux hommes de culture qui ont tant donné au théâtre algérien ont été assassinés par des terroristes islamistes qui avaient revendiqué haut et fort leurs actes au nom d’un projet politico-théologique, l’Etat islamiste. Ils n’ont pas été assassinés par des «mains de la trahison» (ça veut dire quoi ?) comme il est mentionné sur les bustes édifiés à l’effigie des deux artistes. 
Pour les jeunes générations, on ne doit pas occulter la vérité.  Car si les pouvoirs publics ne le font pas, d’autres, ces bigots qui sévissent sur les plateaux de télé privées, continueront par leurs discours faits d’interdits religieux, non seulement à entretenir la culture de l’oubli, mais à justifier a posteriori les meurtres commis dans les années 90.  
Aussi ne faut-il pas s’étonner, malgré ce qui s’est passé durant les années 90, que de nombreux jeunes, non informés – aucune plaque ne rappelle les sanglants attentats ou massacres commis contre des civils durant cette décennie noire - succombent aux sirènes djihadistes, applaudissent aux exploits de Daesh, interdisent les concerts de musique, l’entrée de Taghit aux touristes, et tout ce qui permet aux Algériens de vivre. Le tout au nom d’une morale bigote porteuse de dérives mortifères. Et ce, au moment même où des djihadistes syriens tentent de s’infiltrer en Algérie. 
Bon Yennayer à tous. 
H. Z.

 

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