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Rubrique Ce monde qui bouge

Nouveau gouvernement, l’Émir Abdelkader et après ?

Combien de voix ont obtenu le FLN, le MSP, les indépendants, le RND, El-Binaa ?  Combien de bulletins nuls ou blancs ? Quel est le taux de participation par wilaya ? On n’en sait rien. Mais la non-publication du taux de participation par wilaya et du nombre de voix obtenues par chacun de ces partis politiques, arrange les dirigeants de ces partis qui se sont bruyamment félicités d’être arrivés en tête des législatives. Des députés élus avec quelques centaines de voix, dans un pays qui compte plus de 24 millions d’électeurs, ne feraient assurément pas plaisir à voir. 
Pourtant, ce triste record d’abstention (23,07%), qui a mis en évidence la faiblesse de l’ancrage social de ces forces politiques et listes indépendantes, devrait les inciter à s’interroger sur leur poids réel dans la vie sociale et politique et sur leur légitimité. Et sur le fait qu’elles ont échoué à peser sur les élections et, partant, qu’elles sont en incapacité de modifier le rapport des forces politiques. 
Même si en dépit du faible score obtenu, certains de ces partis ont l’air de se faire désirer pour faire partie du prochain exécutif, le prochain gouvernement sera composé de ministres issus de ces mêmes partis, sans le MSP, et des indépendants arrivés en tête du scrutin. Ce sont ces forces politiques qui composeront la prochaine APN et qui vont légiférer au nom du peuple tout entier et pas seulement au nom des 23% des électeurs qui les ont envoyés à la Chambre basse. Quant à cette masse d’abstentionnistes qui représentent près de 77% d’électeurs, ce qui n’est pas rien, il y a parmi eux des gens que le vote n’a jamais intéressés. Toutefois, la proportion de ceux ayant volontairement boycotté les élections est, à n’en pas douter, infiniment plus importante que ceux qui ont voté. 
Dès lors se comporter comme si le Hirak n’avait été qu’un moment de l’Histoire limité à un simple changement de personnes, en l’occurrence Abdelaziz Bouteflika et son équipe de prédateurs, et qu’une fois obtenues leur éviction et leur condamnation, il fallait tourner la page et serrer les vis, quitte à mettre quelques centaines de récalcitrants à l’ombre, ne règlera nullement la crise ouverte le 22 février 2019. 
Nordine Aït Hamouda placé sous mandat de dépôt pour ses propos, notamment sur l’Émir Abdelkader ? En ce qui concerne l’Émir Abdelkader (voir Le Soir de jeudi dernier), c’était un homme de son temps, défait militairement et non pour trahison après 17 ans de combat, par un ennemi infiniment plus puissant dans un contexte historique où l’Algérie n’avait que le courage de ses habitants à opposer.  
Cela dit, au regard de la science historique, les affirmations de Nordine Aït Hamouda sur l’Émir Abdelkader ne tiennent pas la route. Une simple mise au point étayée par des historiens – l’Algérie n’en manque pas – aurait suffi. Sur ce sujet, Me Boudjema Ghechir, avocat et ancien président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (Ladh), a tout à fait raison d’indiquer que le propos du fils du colonel Amirouche «ne doit pas justifier des poursuites pénales, parce qu’il s’agit d’une opinion qui doit être contrée par une autre opinion». D’autant que d’autres qui se disent des élus du peuple et qui se voient ministrables dans le prochain gouvernement, ont tenu des propos bien plus graves sur une région et ses habitants sans faire l’objet d’un simple recadrage par qui de droit. 
Pour clore ce chapitre, l’histoire de l’Algérie reste à écrire. Une histoire qui ne peut mettre entre parenthèses son riche passé d’avant l’avènement de l’Islam. Parce que l’histoire de l’Algérie et du Maghreb en général plonge ses racines dans la lointaine Antiquité qui a vu, dès le Ve siècle av. J.-C, bien avant la conquête romaine, se former en Afrique du Nord les premiers royaumes berbères, à savoir la Numidie (l’actuelle Algérie et une partie de la Tunisie) avec pour capitale Cirta (Constantine), bordée à l’est par le royaume berbéro-phénicien de Carthage (Tunisie) et à l’ouest par la Mauritanie et sa capitale Volubilis (Meknes), trois royaumes qui préfiguraient déjà les contours géopolitiques des États maghrébins d’aujourd’hui dont la Libye. 
Cette histoire-là, constitutive de la mémoire des Algériens, devrait être enseignée dans nos écoles, à l’instar de l’Égypte, fière de son passé pharaonique, de la Syrie et de l’Irak, fiers de leur passé assyrien et mésopotamo-babylonien… 
À jeudi.
H. Z.

 

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