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Rubrique Ce monde qui bouge

Ould-Abbès parti, Bouteflika «je suis encore là», Ben Salmane arrive… !

Fin de partie donc pour Ould-Abbès, qui a entraîné dans sa chute le bureau politique (BP) et le comité central (CC). Et maintenant ? Remettre sur les rails le FLN en vue de la présidentielle d’avril prochain, avec un logiciel différent sur la forme et non sur le fond, avec une équipe dirigeante plus ou moins remaniée, de nouveaux visages, jeunes si possible, sera quelque peu compliqué. 
Le 5e mandat ? Ce n’est pas d’actualité, c’est du moins ce qu’ont compris tous ceux qui suivent l’actualité, il ne figure pas dans la feuille de route tracée par les dirigeants intérimaires du FLN. Car chacun sait que le FLN, sauf en 2003 pour Ali Benflis — et on sait ce qu’il lui en a coûté —, n’a jamais désigné de manière autonome son candidat à l’élection présidentielle. Le candidat a toujours été choisi ailleurs et l’ex-parti unique devait s’exécuter, faire mine que c’était lui qui l’avait désigné et faire adopter cette candidature choisie par ceux qui tiennent les rênes du pouvoir, soit par un congrès extraordinaire, soit par un comité central convoqué dans l’urgence. Et le tour est joué. 
L’ennui en 2018, c’est qu’on est en pleine incertitude. Visiblement, vu l’état de santé dans lequel il se trouve, il est difficilement imaginable qu’Abdelaziz Bouteflika postule pour un nouveau mandat. Dans son message lu hier par la porte-parole de la présidence, il n’en a pas fait mention. Il a lancé des mises en garde signifiant «je suis encore là», «je n’ai pas encore décidé», visant certainement ceux qui gravitent autour du pouvoir et qui s’agitent pour lui succéder. 
Voilà qui complique encore la visibilité d’une situation différente de celle de 2014. A l’époque, la question du 4e mandat avait été tranchée bien avant l’AVC du Président, juste après qu’Abdelaziz Belkhadem soit débarqué de son poste de SG du FLN, lui qui se voyait calife à la place du calife et qu’Ahmed Ouyahia soit victime d’une fronde au sein du RND, l’obligeant à son tour à démissionner de son poste de responsabilité du parti, et ce, sans compter la charge contre l’ex-DRS et ses responsables. Aujourd’hui, on est dans un autre cas de figure sur au moins un point : plus que l’absence de consensus au sein du système sur un possible candidat, tout le monde est suspendu à la décision du chef de l’Etat sur son avenir immédiat, et ce, dans un contexte socio-économique et financier inquiétant, alors qu’il y a cinq ans, le prix du baril était encore à plus de 100 dollars, époque où l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal promettait «la Californie» aux Algériens. 
Venons-en à Mohammed Ben Salmane (MBS). Une année après le tifo des supporters d’Aïn M’lila, le moins qu’on puisse dire est que sa visite à Alger suscite la colère d’un grand nombre d’Algériens, échaudés par le découpage en morceaux de Jamal Khashoggi et qui, de surcroît, n’ont pas oublié les liens entre des ténors du wahhabisme — el Baz el Albani entre autres — et le GIA durant la décennie noire. Mais il ne faut pas occulter aussi le fait que cette visite est bien accueillie par les salafo-wahhabites locaux qui disposent en la personne de Mohamed Ali Ferkous, désigné représentant de la salafia algérienne par le chantre du salafisme madkhaliste, le Saoudien Rabi al-Madkhali, un homme qui va mobiliser ses troupes pour contrer ses adversaires. C’est déjà le cas sur les réseaux sociaux. 
Toutefois, tous les islamistes ne sont pas sur la même ligne. Abdelaziz Makri (MSP), membre de la branche algérienne des Frères musulmans, ennemis déclarés du salafisme wahhabite et vice versa, connu pour sa proximité avec Ankara, est naturellement opposé à sa venue. Mais le plus étonnant est que même Ali Benhadj, pourtant nourri en son temps au biberon wahhabite, s’oppose à sa venue et demande que l’Algérie l’arrête et le traduise en justice «pour répondre de ses crimes» ! 
MBS n’est donc pas le bienvenu. Mais pour autant, Alger, confrontée à une chute du prix du baril, peut-elle s’opposer à sa venue quand on sait, par ailleurs, que MBS va serrer la pince aux plus grands de la planète au sommet du G-20 à Buenos Aires, dont certains – les chefs d’Etat et de gouvernement occidentaux – préfèrent bouder Poutine, jugé plus dangereux pour leurs intérêts, que MBS qui reste un allié fidèle. 
H. Z.

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