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Rubrique Ce monde qui bouge

Pourquoi la mobilisation ne faiblit pas ? Et quid de Makri ?

Le Ramadhan n’a pas stoppé une mobilisation qui dure depuis le 22 février et qui n’a pas dévié de son objectif : l’avènement d’un régime démocratique. Ce dernier reste le véritable enjeu de cette mobilisation sans précédent qui est en train de s’installer dans la durée. 
Bien que beaucoup de chemin ait été parcouru depuis ce 22 février et que beaucoup de choses restent à faire, les tentatives de division et de dévoiement de ce mouvement n’ont pas manqué. On a vu des anciens du FIS avec des portraits de Abassi Madani, d’autres, plus malins, brandissant des portraits et banderoles en faveur de Taleb Ibrahimi, ancien baron du régime FLN, dont les accointances avec l’islam politique sont connues, un monsieur âgé de 87 ans dans un pays où l’écrasante majorité a moins de 30 ans. 
Et ce n’est pas la sortie lamentable de Abderrezak Makri – Makri, un nom tout ce qui a de plus berbère – sur une prétendue conspiration de la France en Kabylie (pourquoi la Kabylie et pas ailleurs ?) qui va changer le cours des choses. Son propos visant à raviver des clivages que le « Hirak » est en train de dépasser, traduit en réalité le désarroi de l’islam politique et de ses alliés face à un mouvement populaire qu’ils ne parviennent pas à coiffer.(1) 
Depuis le 22 février, la donne a changé. Qui aurait imaginé il y a trois mois que les Algériens allaient se réapproprier un espace social qui leur était interdit, que l’élection présidentielle du 18 avril n’aurait pas lieu, qu’Abdelaziz Bouteflika jetterait l’éponge, que des gens intouchables allaient être dégommés, convoqués par la justice, mis sous mandat de dépôt ou en détention provisoire. 
Reste que cette cascade d’inculpations pour fait de corruption ou de complot, que d’aucuns qualifient de concessions pour calmer la rue, n’a justement pas convaincu les Algériens. Non qu’ils la jugent insuffisante, genre « pourquoi ceux-là et pas les autres », mais parce qu’ils jugent qu’il faut aller plus loin vers la mise en place d’un nouvel ordre social démocratique et pluraliste, fondé sur des institutions élues au suffrage universel. Ça prendra du temps et ce ne sera pas facile. Et dans l’intervalle de cette transition organisée, le pays peut très bien être géré par un exécutif formé de compétences nationales indépendantes – la question a déjà été évoquée, elle n’est donc pas nouvelle – qui n’attendent qu’un signe du pouvoir réel, à savoir l’armée, pour se mettre à l’œuvre.  
Cette dernière, plus que jamais au centre du jeu politique, est désormais sur le devant de la scène. C’est vers elle, et non vers Abdelkader Bensalah ou le Premier ministre Noureddine Bedoui que se tournent les Algériens. Et si entre ces jeunes qui sortent tous les vendredis (et le mardi pour les étudiants) et le pouvoir réel, personne ne veut la rupture, il n’en reste pas moins que l’organisation d’une élection présidentielle le 4 juillet ne répond pas à l’urgence du moment.  
La raison ? Tout simplement parce qu’il est impossible d’organiser et tenir un scrutin présidentiel dans un délai aussi court, parce que le scrutin du 4 juillet organisé dans les conditions présentes, avec les mêmes institutions, les mêmes partis et le même personnel politique aux manettes, ne peut que déboucher sur la reconduction du même ordre politique et social. De ce fait, les Algériens ne sont pas disposés à confier leur destin à n’importe qui. Et ils le feront savoir lors de ce 13e vendredi. 
Or, après avoir accusé le coup avant de se ranger comme un seul homme derrière l’armée, le FLN, le RND et leurs alliés de l’ex-Alliance présidentielle sont en train de reprendre espoir. 
H. Z.

(1) Le propos de Makri ne peut faire oublier que le MSP est l’héritier spirituel des Oulémas qui préconisaient l’autonomie de l’Algérie dans le cadre de l’Union française et qui n’ont rallié le FLN/ALN qu’en 1956. 

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