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Rubrique Constances

10 avions, zéro dividende

D’abord ce détail qui, curieusement, personne ou presque n’a jugé utile de relever : 35 000 dinars pour embarquer dans un avion, voir un match de foot et reprendre les airs, ce n’est quand même pas donné, quoi qu’on dise, quoi qu’on pense. C’est tout simplement deux fois le SMIG, des fois qu’on nous servirait la vieille chanson de l’Etat généreux avec ses enfants sans moyens et leur offre un moment de bonheur à moindre coût. Ce ne sont donc pas les Algériens les plus faibles qui ont pris l’avion en direction du Caire pour vivre leur passion du foot et leur attachement aux couleurs nationales. Bien sûr, ceux qui ont eu accès à ces billets ne roulent pas sur l’or, il devait même y avoir parmi eux ceux qui se sont «saignés» pour être du voyage. On ne refait pas les passionnés et sans cette propension à se faire parfois violence, quand ce n’est pas à se mettre à danger, la passion perdrait un peu de sa magie et de sa belle folie. Ce «geste», conçu  dans une formule au rabais n’a pas pour autant suscité, comme par le passé, la vague de remerciements et de reconnaissance parfois, sinon souvent, exprimée avec zèle et emphase. Il est déjà loin l’embrigadement et le discours réglé comme du papier musique des troupes d’Oum Dorman parties en service commandé. Les « heureux élus » ont pris cette fois-ci les choses telles qu’elles devaient être prises : une occasion faisant des larrons qui, nulle part et à aucun moment, ne se sont sentis redevables envers quiconque pour se confondre en remerciements et en reconnaissance à des dirigeants pleins de sollicitudes, voire de… génie. Pour le pouvoir donc, autant dire que l’opération Le Caire est un flop intégral. Le ministre des Sports a beau se déployer à chaque fois qu’un avion a décollé, les «transporteurs» ont beau multiplier les déclarations et l’ENTV a beau tendre tous les micros pour susciter une «pensée» à ceux qui ont décidé le «pont aérien», rien n’y fait. Les supporters algériens sont heureux d’aller encourager leur sélection, ils ont dit leur enthousiasme et leur optimisme et puis s’en vont. Les seuls qu’ils remercient, ce sont les joueurs avec leur entraîneur qui les ont fait rêver jusque-là et peut-être iront au bout de l’aventure. Des joueurs et un entraîneur, justement qui ont aussi renoncé, comme dans un accord tacite et... consensuel, aux discours du passé. Pas une trace de «l’effort méritoire » des autorités qui ont mis tous les moyens à leur disposition pour réussir une bonne performance. Ils ont eu à chaque fois un mot pour le peuple à qui ils veulent donner de la joie, ils ont parfois fait de claires allusions à ce qui se passe dans le pays comme une réelle source de motivation et ils ont royalement «oublié» ce qu’en haut lieu, on attendait d’eux. Jamais une sélection de foot n’a été aussi proche de ceux qui la portent sur leurs épaules sans rien lui demander d’autre que gagner. Pour les autres, c’est zéro dividende.

S. L.

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