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Rubrique Constances

Accepter (enfin) la bataille, ce n’est pas (encore) la gagner

On ne sait pas si la formule « à quelque chose malheur est bon » est vraiment la bienvenue en l’occurrence mais on sait que quelque chose s’est passé ces derniers jours qui a fait qu’en matière de pandémie, le pays est vraiment passé à autre chose. À une autre étape en tout cas. Il y a incontestablement une mutation dans le rapport des Algériens à la maladie.  D’abord ce premier constat qui se décline en conclusion : maintenant, tout le monde — ou presque — sait que le Covid-19 n’est pas une vue de l’esprit. Et une maladie qui existe « finalement » ne peut être appréhendée qu’avec les caractéristiques avec laquelle elle a été présentée au moment où… on n’y croyait pas beaucoup, quand on en faisait carrément un sujet de dérision. Pour ne pas aller dans les détails savants, restons dans l’essentiel de ces caractéristiques et ce sera commode pour tout le monde. D’abord pour l’auteur de ces lignes qui n’en a pas les compétences et est donc obligé de rester dans le plus accessible. Ensuite pour le large public qui a eu, à un moment ou un autre et dans des proportions différentes, à douter de tout ce qui a été scientifiquement conclu sur la maladie, sur les dispositifs et les armes à utiliser pour la combattre, sur sa gravité et sur ses conséquences à terme. Justement, depuis la dernière vague et ce qu’elle a charrié comme remontée spectaculaire du nombre de contaminés, comme images flippantes d’hôpitaux saturés, d’oxygène problématique et surtout de morts qu’on ne peut plus inventer ou cacher, il y a des choses qu’on n’entend presque plus. À une échelle tellement visible qu’elle est devenue dominante, on a renoncé à ce qui, de très longs mois durant, était de bon ton, quand il n’était pas le nec plus ultra dans le commentaire de l’actualité. Pour faire simple, disons que la tendance s’est inversée, ce qui est au moins rassurant de ce côté-là puisque ce n’est pas suffisant pour faire face à la situation avec un maximum de chances de réussite. Pour faire beaucoup plus simple encore, disons qu’aujourd’hui, on ne peut plus lier la pandémie planétaire à un « complot ourdi » sans être ridicule, on ne peut plus comparer le Covid-19 à la grippe saisonnière sans être pris pour un attardé, on ne peut plus dire n’importe quoi sur le ton de « Monsieur perspicacité» qui se moque des naïfs, des ignares et des… manipulés ! Aujourd’hui, on cherche plutôt à… se vacciner, à se protéger soi-même, à protéger les siens… tout ce qu’on avait désappris à faire avant, quoi ! Qu’on ne s’y méprenne pas, ce n’est qu’une tendance qui s’est inversée. C’est important mais pas suffisant pour nous en sortir. S’il était impossible de combattre efficacement la pandémie avec l’état d’esprit qui prévalait avant, ça ne veut pas dire que tout est réglé maintenant qu’on appréhende les choses différemment.
S. L.

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